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Tel est le nouveau proverbe de Johann en ce début de saison après son incroyable, extraordinaire et magnifique début de course à Losail pour sa première épreuve en MotoGP. En six tours, Zarco a marqué les esprits et beaucoup le regardent désormais d’un autre œil, où se mélangent l’admiration et de grandes promesses pour l’avenir. Revenons avec lui sur ce GP historique, et tout d’abord son choix d’un pneu arrière tendre osé, mais calculé.

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« C’était le meilleur pneu pour être performant et faire de bons chronos. Mon style fluide m’a fait hésiter à le choisir pour la course, alors que beaucoup de pilotes l’utilisaient pour la performance, mais avaient fait une croix dessus pour la course. J’étais très hésitant. Si les conditions avaient été plus chaudes, j’aurais sélectionné le médium parce que 22 tours auraient été quand même longs pour le pneu. Mais avec la course réduite de deux tours et des conditions finalement beaucoup plus froides que d’habitude au Qatar, l’option était bonne.

Le fait que la pluie risquait de tomber à tout moment pendant la course t’a-t-il incité à te maintenir en tête le plus longtemps possible, en cas d’arrêt prématuré de la course au drapeau rouge ?

« Oui, également. Je n’ai pas souvenir d’y avoir vraiment pensé pendant la course. Je me suis dit « fait ton trou, essaie de rester avec les autres ». Je savais que les autres allaient partir très fort et j’étais plutôt dans l’état d’esprit de rester avec eux. Je voulais sauver une belle place. Finalement je suis parti plus fort qu’eux. Et c’est vrai qu’en cas d’arrêt de la course, je pouvais la gagner.

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Ta course m’a rappelé ton Grand Prix du Qatar 2015 quand tu as totalement dominé en Moto2, avec 4.692 d’avance au mieux, puis un problème de sélecteur. On avait l’impression du même type de domination dimanche en début de course. Y a-t-il pour toi aussi un parallèle ?

« Oui, vraiment, à ceci près que la domination en Moto2 était sur l’ensemble du Grand Prix. Dimanche, avec le tour en moins de deux minutes, ma course a duré dix minutes. Alors qu’en Moto2 elle avait duré 40 ou 45 minutes, en comptant les trois derniers tours. Mais j’avais eu le temps pendant 40 minutes de trouver un meilleur rythme, peut-être plus de sécurité, et d’avoir presque course gagnée. Là, au bout de 6 tours, on ne peut pas annoncer course gagnée. C’était génial, mais trop prématuré pour crier victoire.

Tu as terminé au GP du Qatar 15e, 12e et 6e en 125, puis 12e, 12e, 23e, 8e et 12e en Moto2. C’est un circuit où tu es manifestement rapide (comme avec le 2e temps des qualifs en 2015), mais où il t’est difficile de concrétiser en obtenant un bon résultat en course. D’après toi, quelle en est la raison ?

« M… au Qatar, champion plus tard ! Je dirais simplement ça. C’est comme ça que je veux le voir. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais j’essaie d’en tirer du positif. Difficulté au Qatar, champion plus tard. C’est tout.

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Quel est le principal bénéfice que tu penses tirer de ton brillant début de course ? Qu’as-tu montré de toi que les autres ne savaient pas ?

« Ceux qui sont champions en MotoGP le sont parce qu’ils ne sous-estiment personne. Ils connaissent la catégorie intermédiaire et les petites catégories, et donc lorsque quelqu’un arrive de ces catégories, ils sont méfiants parce qu’ils savent qu’ils peuvent s’attendre à quelqu’un de fort. Je pense que dans la hiérarchie ils ne sous-estiment personne. Ils font attention à moi.

« Finalement peut-être qu’avec ma performance du Qatar je rejoins leur jeu de cartes plus rapidement. Je ne suis plus dans la pioche, mais dans le jeu. C’est plutôt comme ça qu’ils vont me considérer maintenant. Ils ne sous-estimaient ni la capacité, ni l’agressivité, et ils ont été probablement été moins surpris que les médias. Maintenant ils considèrent que je peux être là, souvent.

Comment estimes-tu ton adaptation à la catégorie MotoGP ?

« Plutôt bonne grâce à la moto. J’ai la chance d’être sur la Yamaha qui est très homogène. On croyait avec Laurent (Fellon) que la Yamaha pouvait être difficile en regardant le style de Lorenzo. Mais finalement Vinales s’y est très bien adapté, avec la première place lors de chacun des essais. Jonas (Folger) et moi réussissons aussi à être performants, et on a constaté que la Yamaha était vraiment bonne, qu’elle s’adaptait à tous les circuits, à tous les styles de pilotage. C’est ce qui fait ma force pour cet apprentissage en MotoGP. Il y a l’expérience, le métier acquis lors de mes années précédentes, plus une moto qui a une base super saine. »

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Photos © Tech3 et Thomas Morsellino

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