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Via le site officiel MotoGP.com, nous avons assisté samedi à la conférence MotoGP post-qualifications du Grand Prix de Styrie qui a réuni Pol Espargaró, Takaaki Nakagami, Johann Zarco, Arón Canet et Gabriel Rodrigo.

Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Johann Zarco, sans la moindre mise en forme.


Johann, vous partirez depuis la pit lane demain, mais malgré votre accident dimanche dernier, votre opération chirurgicale, le fait que vous n’avez pas roulé vendredi, vos premiers tours ont été en 1’24 ! Comment avez-vous fait cela ? Et félicitations pour votre troisième place aux qualifications !

Johann Zarco : « Merci ! Je n’ai pas beaucoup de mots pour aujourd’hui, car moi aussi j’ai été surpris. J’ai été extrêmement heureux après les trois ou quatre premiers tours ce matin, et même directement en sortant de la pit lane car la douleur était sous contrôle. Je pouvais au minimum faire des tours de bonne qualité et je me suis concentré là-dessus. J’ai pu être rapide, peut-être pas pendant beaucoup de tours, mais on a seulement besoin d’être rapide sur un tour le samedi. Je suis content d’avoir très bien géré cela et le feeling était réellement intéressant. Ce matin, en FP3, j’ai raté le passage direct en Q2 mais c’était pas vraiment dramatique car je savais que j’allais partir de la pit lane. L’après-midi, j’avais en tête de faire du mieux possible sur la moto, et ce mieux était de passer en Q2. Avec la troisième position, c’était vraiment bien, et malgré un peu de douleur, j’ai pu apprendre encore plus de choses sur la moto, plus vite que le dernier week-end. C’est donc un mal pour un bien, et je le prends comme ça aujourd’hui. »

Ici, la météo est toujours imprévisible. Espérez-vous la pluie pour la course ?

« Je pense que la pluie serait utile pour moi car 28 tours sur le sec, avec un rythme de 1’24, je ne peux pas le faire. S’il pleut, ce sera une situation beaucoup plus aléatoire, et dans ce cas je sens que je peux faire plus facilement les 28 tours, et au moins aller jusqu’à la fin de la course. Par ce demain, il ne s’agit pas seulement de faire un bon résultat ou pas, mais de rallier l’arrivée, et je ne sais pas si je pourrai le faire. Mais il est clair que si je peux, j’essaierai de marquer quelques points. Je suppose que s’il pleut, votre corps force moins et que cela me donnerait plus de chances d’aller jusqu’à la fin. »

On vient d’apprendre que Marc Márquez allait probablement encore manquer deux ou trois mois. Quelle est votre réaction ?

« Je pense qu’il lui est très difficile de vivre cette situation. À Jerez, après sa blessure, il est immédiatement revenu pour essayer mais il n’a pas pu. A partir de ce moment, il savait que ce serait difficile et je comprends maintenant encore mieux ce qu’il doit vivre, même si je viens de subir une mini opération comparé à lui. Je voulais remonter sur la moto aussi vite que possible pour retrouver du feeling, même si ce n’était pas la meilleure façon de guérir parfaitement la blessure. C’est donc une triste nouvelle et je pense que cela doit être assez difficile. Il doit composer avec son énergie mais se sentir rétabli avant de revenir. Il est encore jeune, donc il sera fort quand il reviendra. Je lui souhaite donc courage pour oublier cette chute à Jerez et accepter le fait que son rétablissement sera plus long que cela quoi il s’attendait. Soit fort Marc car ce n’est pas un moment facile à vivre ! »

Vous dîtes que vous avez appris des choses en regardant les autres pilotes. De quoi s’agit-il ?

« J’ai dit que j’avais appris car il était intéressant de regarder les autres garçons vendredi. C’était quasiment la première fois que je n’étais pas en train de piloter en piste, mais avec le scooter au bord de piste, pour regarder les pilotes de la catégorie. Aujourd’hui, le poignet était un peu douloureux mais la performance était meilleure. La chose que j’ai pu apprendre, c’est de réellement voir devant mes yeux le potentiel de la Ducati. Cela apporte beaucoup de motivation pour les prochaines courses, car j’espère pouvoir mieux utiliser ce potentiel, et donc être rapide. En meilleure forme ou avec moins de douleur, je pense que si je comprends bien, cela m’aidera à faire un pas en avant lors des prochaines courses pour me battre avec les pilotes de tête. »

Paolo Ciabatti a confirmé que vous seriez un pilote Ducati l’année prochaine. Si vous aviez le choix, dans quel team iriez-vous ?

« Oui, c’est une très bonne nouvelle ! Je sais que je peux continuer avec Ducati l’année prochaine, mais ils ont encore besoin de temps pour décider où mettre les pilotes. Clairement, la moto d’usine est toujours une moto de rêve. Avec ce que j’ai appris en étant pilote d’usine, mais aussi grâce à mes erreurs puisque j’en ai commises quelques-unes, je pense que je serais prêt à monter sur la moto d’usine. Mais avant tout, je dois faire plus de podiums, et me battre régulièrement non pas pour la victoire mais pour les podiums, pour mériter la moto d’usine. Le team Ducati perd Dovizioso et a Jack, mais a besoin d’avoir deux pilotes en mesure de se battre pour le podium. Donc oui, clairement, le rêve serait la moto d’usine, mais rester avec Ducati est la chose principale, car il y a seulement quelques mois, on pensait que d’aller chez Avintia rendrait l’année très compliquée, et nous avons vu qu’avec le soutien de Ducati, je faisais de bonnes choses. C’est bien pour le team et mon futur est un peu plus établi, donc je ne peux que sourire. »

Ne pensez-vous pas que Marc Márquez a essayé de revenir trop tôt ?

« Je peux comprendre le souhait qu’il a eu à Jerez, de remonter sur la moto et d’essayer. Les docteurs l’avaient déclaré apte mais peut-être que cela était une erreur, car il avait subi une énorme opération. Se briser le bras est une très grosse blessure. Mais comme je l’ai dit, mon docteur aurait également pu commettre une erreur, même si ce n’est pas le même genre d’opération. Il est assez délicat de comprendre de quel niveau de forme nous avons besoin pour piloter. C’est une situation difficile et je ne sais pas si les tours qu’il a faits à Jerez ont créé un gros problème et le contraignent maintenant à attendre encore davantage. Je ne sais pas vraiment mais je peux imaginer la douleur qu’il a subie. Il a passé des tests physiques mais c’est un guerrier, donc même si vous lui coupiez un bras, il ferait des pompes et des tractions, et il essaierait de rouler. Avec ses deux bras, il a pu passer les tests, mais l’opération était trop récente. Il est donc délicat pour les docteurs de savoir si quelqu’un est apte ou pas, si celui-ci montre une énorme motivation et une possibilité d’y arriver. »

Votre objectif d’aujourd’hui était de faire un tour rapide. Quel sera-t-il demain ?

« C’était bien aujourd’hui de simplement se concentrer sur la qualité des tours, puisque je savais que je n’ai pas besoin d’essayer d’avoir un rythme de course. Mais savoir que j’ai pu aller aussi vite, même sur le sec, me laisse penser que je peux peut-être marquer quelques points en course, même en partant de la pit lane. Ce serait bien. Comme je l’ai dit, je verrai demain et s’il pleut ce sera mieux pour moi, car j’aurais alors davantage de chances de terminer la course que sur le sec. »

Classement Qualification 2 du Grand Prix de Styrie MotoGP au Red Bull Ring:

Classement Qualification 1 du Grand Prix de Styrie MotoGP au Red Bull Ring:

Crédit photo et classements : MotoGP.com

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