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Suzuki

Il est un fait acquis que Suzuki se retirera du MotoGP à la fin de cette année. Cela fait maintenant une semaine que tout le monde s’accorde sur cette issue et pourtant, le constructeur n’a toujours rien communiqué pour l’officialiser. On ne sait si c’est par dédain ou incompétence, mais ce qui est sûr c’est que cela restera dans les mémoires. Il faut aussi que cela serve d’exemple sinon ce genre de désertion à la petite semaine validée dans la froideur d’un lointain conseil d’administration enfermée dans sa tour d’ivoire pourrait susciter une dangereuse vocation. En agissant ainsi, Suzuki a attaqué le MotoGP qui va devoir faire comprendre que cela coûte cher de ne pas respecter son contrat.

L’image de marque en a pris un coup et, humainement, cet oukase venu du Japon de déserter le paddock des Grands Prix entraîne des conséquences effroyables sur l’estime d’un blason chargé d’histoire. C’est comme si toute une épopée venait d’être foulée au pied et ceux qui en ont été les acteurs ne méritent pas d’avoir été traités de la sorte. Ils ont appris la nouvelle brutalement. Le ciel leur est tombé sur la tête. Mais pas seulement eux. Carmelo Ezpeleta et ses troupes Dorna ont été aussi mis devant le fait accompli.

Sur le plan humain, c’est une véritable catastrophe et professionnellement parlant, l’effet est d’autant plus dévastateur qu’il n’y a toujours pas eu de communication officielle. Comme si le sujet ne le méritait même pas… Les chiffres et l’ordre fiscal ont jugé et condamné sans appel dans une conjoncture géopolitique qui fait passer les deux ans de crise sanitaire comme une joyeuse parenthèse. A ce stade, on ne parle plus de monde d’avant ou d’après, mais bien d’un monde inconnu.

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Face à la défection de Suzuki, Carmelo Ezpeleta va devoir se montrer intraitable pour sa propre survie

Reste qu’il n’y a pas que Suzuki qui a des intérêts. Dorna et les Grands Prix ne sont pas des réunions de passionnés sur fond de kermesse à l’ambiance familiale. Le conseil d’administration d’Hamamatsu a confondu avec les courses de club et Carmelo Ezpeleta a déjà prévenu qu’on ne pouvait pas partir comme ça du paddock, un an après avoir signé un contrat promettant sa présence jusqu’en 2026. Une pénalité devra être payée et elle devra être exemplaire pour ne pas donner des idées aux mêmes autres conseils d’administrations des cinq constructeurs restants. Dorna va véritablement jouer sa crédibilité sur ce dossier afin d’éviter une mortelle contagion.

En coupant une ligne budgétaire, Suzuki a logiquement pensé que des économies en seraient engendrées. Mais cette économie coûtera cher. Cela étant dit, peut-être que la marque est déjà dans une situation si désespérée qu’elle n’en est pas à cette catastrophe près. D’ailleurs, son assourdissant silence en dit long.

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