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Fabio Quartararo

Fabio Quartararo voit le titre MotoGP lui échapper, au terme d’une saison où Yamaha a de nombreuses responsabilités.

Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto

Pour tenter de défendre le titre MotoGP, Fabio Quartararo n’a pas d’alternative : il va devoir prendre des risques. En Malaisie, il doit terminer absolument devant Pecco Bagnaia qui, après le GP d’Australie, dispose d’un avantage de 14 points. Le sort du champion français est avant tout entre les mains de son rival Ducati, car même une double victoire risque de ne pas suffire à ‘El Diablo’. Podium et chance sont les deux ingrédients nécessaires pour garder espoir, mais la Malaisie pourrait aussi représenter la fin des débats.

Il n’y a plus de déception et de colère, comme en début de saison, lorsqu’il s’est rendu compte que les ingénieurs d’Iwata n’avaient pas amélioré le moteur pendant la trêve hivernale. Il y a de la légèreté, presque de la résignation, Quartararo n’a plus rien à perdre après avoir été dévoré par un écart de 91 points sur Assen. « Les autres ont fait un pas de géant, nous sommes restés au même niveau ». Les événements n’ont pas peu influencé cette saison de MotoGP, à commencer par Aragon, lorsque Marc Marquez prend le départ. En Thaïlande, il a récolté une amère 17e place, à Phillip Island, il a chuté après une première erreur. Pendant ce temps, le rival Ducati a récolté des podiums et des victoires à un rythme effréné.

Merci aussi au travail impeccable réalisé par Gigi Dall’Igna et ses hommes dans l’entreprise. « Lorsque vous avez une nouvelle moto, il faut un certain temps pour qu’elle devienne compétitif. Chez Ducati, ils ont grandi, et nous avons en fait la même moto – explique Fabio Quartararo à ‘La Gazzetta dello Sport’ -. « Depuis le début de l’année, nous n’avons changé que le bras oscillant, c’est peu, n’est-ce pas ? ». Le constructeur de Borgo Panigale peut également compter sur huit motos sur la grille, presque toutes en lutte pour les premières places. C’est le contraire de ce qui se passe chez Yamaha, avec Dovizioso, puis Crutchlow, Morbidelli et Binder jamais compétitifs avec la YZR-M1, un facteur qui a considérablement ralenti l’ascension du pilote niçois. « Comme ça tu ne peux pas évoluer, les deux dernières saisons je n’ai jamais pu me comparer qu’à moi-même et un peu à Viñales, en 2021 ».

Fabio Quartararo : « les deux prochaines années seront importantes pour moi mais aussi pour Yamaha »

Sous la pluie du GP de Thaïlande , il a vécu le moment le plus difficile de sa carrière, se retrouvant à l’arrière après l’extinction des feux et sans possibilité de remonter. En Malaisie et à Valence il devra attaquer, mais ce sera difficile face à une Desmosedici GP22 qui semble parfaite et un rival comme Pecco Bagnaia. Dès les premières étapes du championnat MotoGP 2022 « j’ai dit que je serais content de faire des podiums et quelques victoires, car il était clair qu’il y avait un problème. Et nous y sommes restés. Lors des dernières courses, nous n’avons fait qu’un seul podium, l’année prochaine, nous aurons besoin d’un changement radicalLe problème, c’est que nous n’avons pas progressé depuis longtemps, depuis 2020, rien n’a fait une grande différence ».

L’arrivée de Luca Marmorini est un premier signe clair d’un tournant de la part de Yamaha. Le moteur n’est pas le seul domaine technique sur lequel focaliser l’attention, les yeux sont aussi sur le châssis, puisque cette M1 ne fait plus la différence même en virage. Fabio Quartararo se dit confiant sur le moteur, il l’a testé lors des essais de Misano en septembre et il y a encore place à l’amélioration. En revanche, sur le châssis il n’avait aucune garantie et donc un point d’interrogation demeure en vue de la trêve hivernale.

Il ne regrette pas d’avoir rénové avec la maison Iwata, et avec le moteur, il a reçu la réponse qu’il réclamait depuis l’année dernière. Mais s’ils veulent écrire ensemble une longue et glorieuse histoire, à la manière de Valentino Rossi ou de Jorge Lorenzo, ils auront besoin de résultats et d’une moto qui puisse garantir plaisir et performance. « Voyons les deux prochaines années. Elles seront très importants pour moi, mais aussi pour eux ».

 

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