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Sylvain Guintoli, pilote d’essai du team MotoGP Suzuki Ecstar, a publié récemment des vidéos montrant et expliquant en détails ce qu’on pouvait faire avec une moto de série sur un circuit de vitesse.

Ayant beaucoup apprécié ce travail de vulgarisation, nous avons contacté le pilote français qui vit en Grande-Bretagne pour en apprendre plus sur cette initiative, puis, dans une deuxième partie, pour s’informer sur son métier de pilote d’essai.

Un grand merci à lui d’avoir interrompu ses activités familiales pour répondre à nos questions !


Bonjour Sylvain. Tout d’abord, bravo pour les vidéos que tu publies en ce moment car on trouve très intéressant qu’un pilote MotoGP s’adresse au grand public pour expliquer ce que l’on peut faire avec une moto de série. On espère que tu vas continuer dans ce sens là…

Sylvain Guintoli : « merci, c’est sympa ! En fait, ça me plaît vraiment. J’ai commencé ça un peu pour le fun et pour faire quelque chose de différent, et j’ai été surpris de la réponse du public : ça marche super bien, donc oui, je vais certainement continuer. »

Alors la question que tout le monde se pose, c’est de savoir quand ont été filmées ces vidéos, car tu les publies à un moment où toute la France est confinée… Comment ça se passe au Royaume-Uni ?

« (Rires) en fait, je les ai faites juste avant le confinement. En Angleterre, on est un peu en décalage par rapport à l’Italie, l’Espagne et la France, donc le gouvernement n’a ordonné le confinement que depuis une semaine, mais par précaution, comme j’avais pas mal de feed-back du team en Italie, je me suis mis en confinement depuis deux semaines, ici avec ma famille. Les vidéos ont été tournées juste avant qu’on décide de ne plus sortir. »

Il t’en reste quelques unes en stock, ou c’était la dernière ?

« Non, j’en ai encore quelques-unes. Disons que j’avais fait quatre circuits, Donington, Mallory Park, Oulton Park et Cadwell Park, mais il y a aussi des sujets que je voudrais aborder qui n’ont pas besoin d’être tournés sur les circuits. L’idée, c’est de faire des parallèles entre notre monde de la course et du MotoGP avec ce qui existe pour les pilotes et les motards qui font des Track Days avec des motos de série. Jusqu’à présent, il n’y avait pas beaucoup de parallèles, donc je trouve que c’est intéressant de creuser ça, car il y a beaucoup à dire, que ce soit au niveau des machines ou de la technique. Le monde de la MotoGP n’est pas si éloigné que ça, et je pense que c’est intéressant de faire ce genre de rapprochement. Donc j’ai encore quelques vidéos qui sont pratiquement prêtes, dont une disponible en français. »

Pour le motard, tes propos sont du caviar, car incontestables au vu de ton expérience…

« Disons que c’est justement mon boulot de donner du feed-back sur des éléments comme la fourche ou les pneus, donc pour moi c’est génial de pouvoir partager un peu mon expérience, même si c’est forcément différent de ce qu’on fait en MotoGP car il y a quand même des éléments qui sont intéressants. J’essaie d’abord de montrer ce qui est important, comme par exemple la pression des pneus, car en tant qu’élément de sécurité c’est hyper important et très simple à faire. Pourtant, je vois encore des gars qui roulent sur piste avec les mêmes pressions que pour la route ou des pressions trop hautes. C’est donc utile de pouvoir faire passer ce genre d’informations car ils pourront s’en servir quand on pourra retourner sur les circuits. »

Concrètement, tu as une équipe avec toi pour tourner et monter ces vidéos ?

« Non, c’est pratiquement moi qui fais tout ! Pour la première vidéo, j’avais quelqu’un avec moi pour faire les images extérieures sur la route et des images en bord de piste. Mais sinon, non, c’est moi car il s’agit à la base d’une initiative personnelle et non commerciale. J’essaie d’avoir une bonne qualité de son et image, mais ça reste un travail personnel car d’une part je veux contrôler les messages que je transmets, et d’autre part je trouve que c’est important de garder ce côté personnel et de rentrer un peu dans mon intimité. Donc pratiquement, quasiment à 100 %, c’est moi qui fais tout, y compris le montage et les sous-titres. »

À propos de vidéo, as-tu regardé la première course virtuelle en ligne ?

« Oui ! C’est marrant de les voir jouer, mais bon, ça ne remplace pas les Grands Prix (rires) ! »

Au quotidien, comment vis-tu le confinement et comment fais-tu pour te maintenir en forme ?

« Ici, on a encore le droit d’aller faire du vélo, à partir du moment où on n’est pas en groupe, ce qui est normal. On peut aussi faire de la course à pied individuellement. Mais de toute façon, j’ai mes cinq gamins dans la maison, et ça, ça te tient en forme (rires) ! »

Au niveau du team, tu reçois des informations ?

« Oui, on se tient au courant car on a un programme de test et on attend de voir quand et où on va pouvoir rouler. On est donc tout le temps en contact, pour suivre les évolutions avec l’Italie et avec le Japon. Il faut continuer à faire ce qui est correct, c’est-à-dire s’isoler et prendre le moins de risques possibles, donc c’est vrai que pour le moment, ça a l’air bien bloqué partout. On avait un programme d’essais complet, mais tout a été chamboulé, comme pour les courses, à commencer par l’annulation du test à Jerez. Donc pour le moment, que ce soit au niveau des courses ou des tests, tout le monde est en attente et rien n’est encore défini. On n’en sait pas plus que les autres, mais espérons que la situation change dans les prochaines semaines, et on avisera à ce moment-là. »

Merci Sylvain !

A suivre avec une journée type de pilote d’essais MotoGP…

En attendant, retrouvez la chaîne Youtube de Sylvain Guintoli !

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