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MotoGP

Les avertissements pleuvent, les premières sanctions tombent, le tout dans une fin de saison où va se décider le titre mondial des pilotes en MotoGP. L’application de la règle déterminant une pression minimale à respecter dans les pneus, et notamment pour celui situé à l‘avant, soumis à de nombreuses contraintes, était, jusqu’à la mise en place d’un capteur unique, une chose impossible à réaliser. Ce n’est plus le cas à présent, si bien que la thématique est montée en puissance dans cette campagne jusqu’à se révéler, à deux Grands Prix de la fin des hostilités, comme celle qui pourrait véritablement décider de l’attribution de la couronne. Côté pilotes, on est vent debout contre cette règle à laquelle Michelin tient par-dessus tout pour une raison de sécurité qui ne convainc visiblement personne.        

Sur ce plan, les pilotes avancent même le contraire. Cette règle les mettrait en délicatesse avec leur moto en pleine compétition. Reste que son application a établi une longue liste de pilotes à la fois avertis et sous le coup d’une sanction. On en rappellera l’échelle : un avertissement, puis 3s de pénalité à l’arrivée qui passent à 6 puis 12 en cas de récidives. Au cours de la saison MotoGP 2024, il n’y aura plus d’avertissements ni de pénalités de temps pour problèmes et irrégularités par rapport à la pression minimale des pneus spécifiée et recommandée par Michelin. Mais une disqualification immédiate.

A la veille du Grand Prix du Qatar de ce week-end, les duellistes pour le titre que sont Pecco Bagnaia et Jorge Martin risquent 3s de pénalité à l’arrivée de la dix-neuvième manche de cette saison, puisqu’ayant déjà été averti. Les pilotes s’agacent à présent sur cette règle. Fabio Quartararo n’est ainsi pas d’accord et il a clairement dit que cette règle était « stupide » tout en n’étant pas en faveur de la sécurité. « Je pense que c’est stupide ! C’est déjà très difficile de dépasser ».

« En termes de sécurité, cette règle de la pression des pneus aggrave la situation en MotoGP »

Il ajoute : « ce n’est même pas une question de sécurité ! Si vous voulez créer de la sécurité, vous devez le faire différemment ! La pression minimale des pneus se situe désormais autour de 1,88 bar. À mon avis, elle devrait être réduite à 1,80 pour l’instant. Même si vous roulez à 1,75 bar, le pneu n’explosera pas ! Je ne sais pas pourquoi ils suivent ces réglementations. Il faut qu’on parle sérieusement ! Il est également dangereux de maintenir une pression élevée. Pour finir, la moto roule sur deux pneus qui doivent tenir. Mais si le pneu ne fonctionne plus, la moto est complètement différente à piloter et elle ne fonctionne pas ».

« Personne n’aime cette règle », déclare de son côté le champion du monde MotoGP Francesco Bagnaia qui explique : « d’une part, cela influence beaucoup votre style de pilotage. D’un autre côté, en termes de sécurité, cela aggrave la situation car la roue avant peut très rapidement glisser si la pression des pneus est trop élevée ».

Aleix Espargaró y est aussi allé de son évaluation : « je ne pense toujours pas que ce soit juste, car cette règle n’est pas bonne pour le spectacle. Si vous êtes impliqué dans des duels et que la pression de l’air dans les pneus baisse parce que vous roulez à nouveau seul, alors ce n’est pas bon ». Raul Fernandez ajoute : « vous ne savez pas avant une course si vous ferez de nombreux tours seul ou si vous roulerez beaucoup dans le sillage. C’est pourquoi c’est très difficile à estimer ». Et il relève ce qui devrait inquiéter Dorna : « il se peut même que le titre mondial soit décidé par cette règle ». Côté image, voir une couronne décernée par un communiqué 20 minutes après l’arrivée d’une grande finale, et qui en changerait le résultat acquis de haute lutte sur la piste, serait un désastre pour tout le monde, y compris pour Michelin.

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