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Manuel Poggiali a son franc-parler ...

Manuel Poggiali est un ancien double Champion du Monde 125 et 250 qui a d’abord été identifié comme un possible successeur de Valentino Rossi avant de s’effondrer moralement et sportivement. Il a quitté le paddock pour y revenir récemment dans des fonctions de coach. Un retour qui lui permet d’appréhender une nouvelle réalité qu’il compare à celle qu’il a connue. Une évaluation qui pourrait ne pas plaire à tout le monde …

Né en 1983, Manuel Poggiali est apparu en Grand Prix en 1999 et il a été Champion du Monde 125 cm3 en 2001 puis titré en 250 cm3 en 2003. Vainqueur de 12 Grands Prix, il était sur orbite pour connaître une belle carrière avant un coup d’arrêt expliqué par des problèmes de santé qui lui ont fait prendre sa retraite à 25 ans.

Un passage météorique dans un milieu qui l’a consumé mais dans lequel il est revenu pour d’autres fonctions. Une nouvelle époque sur laquelle il a des choses à dire. Dans un entretien sans concession à Motosprint, il craint ainsi que le MotoGP n’ait pris la trajectoire de la Formule 1, ce qui n’est pas une bonne nouvelle … « Je pense que la Formule 1 a quelque peu ruiné l’environnement du sport automobile, du moins elle a cédé la place à un principe moins méritocratique et plus lié à un aspect économique. J’espère qu’au fil des années il pourra y avoir un retournement de situation ».

Sur cette base de réflexion, il décline ses convictions. Ainsi sur les jeunes pilotes. Certes plus affûtés, mais moins aguerris. Un paradoxe qu’il décline ainsi : « aujourd’hui, le pilote est vraiment un athlète, alors qu’il y a vingt ans il était d’une manière très différente. Et puis d’autres aspects ont aussi changé car liés aux motos qui ont changé au fil des ans ».

Manuel Poggiali : « Rossi ne gagne plus mais a plus d’importance que Mir le Champion du Monde »

Des athlètes certes, mais pas plus forts mentalement que leurs ainés : « il y a un peu trop de confort et tout est un peu trop simple. Cela signifie qu’il vous manque un peu de “feu” dans certaines situations. Quelque chose que vous allez chercher en transpirant, que vous conquérez véritablement vous fait comprendre sa vraie valeur. Il y a des pilotes dans le Championnat du monde avec beaucoup moins de talent que d’autres qui sont chez eux ou qui n’ont pas eu l’opportunité des autres. Regardez Dovizioso rester à la maison, c’est quelque chose d’inexplicable ».

Poggiali insiste sur cet aspect au risque de s’aventurer sur un terrain glissant. Il dit ainsi : « l’essentiel aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec le résultat », déclare-t-il. « A présent, il y a cet aspect médiatique qui fait apprécier un pilote aussi pour des aspects qui vont au-delà des réalisations sportives. Valentino Rossi vit de cet acquis pour certaines choses et, même s’il ne gagne pas, il a plus d’importance dans les médias que Joan Mir, qui est le champion du monde en titre ».

Voilà qui porte à réflexion, mais Poggiali essaie aussi d’être consensuel : « les motos différentes, mais un pilote qui était fort à l’époque serait aussi capable même maintenant ou vice versa. Même quelqu’un comme Giacomo Agostini s’il avait concouru aujourd’hui, aurait siennes ces dernières années. Le pilote rapide n’a pas d’âge et pas d’années ».

 

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