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Massimo Rivola est arrivé en MotoGP par la grande porte car avec la fonction président-directeur général chez Aprilia Racing à Noale. Un joli titre pour celui qui découvre seulement la catégorie en venant d’une Formule 1 où il a officié chez Ferrari. Il s’est d’abord fait connaitre dans l’affaire du déflecteur Ducati en se montrant à l’aise dans une ambiance qui ne l’a guère surpris au regard de ses origines en sport automobile. Puis il s’est fait plus discret, à l’instar des performances de ses RS-GP. Où en est le projet Aprilia en MotoGP ? Son pilote Aleix Espargaró est le premier à se le demander. Rivola répond et tente de rassurer…

Massimo Rivola n’a pas la partie facile. Il a épousé une cause Aprilia dont la caractéristique reconnue dans le paddock est qu’elle évolue avec le budget le plus modeste parmi celui investi par les cinq autres constructeurs en MotoGP. D’ingénieurs, il semble en manquer et il y en a même qui partent à l’instar de Mario Manganelli du département moteur. Enfin, les choix des pilotes, de Sam Lowes à Scott Redding n’ont pas toujours été très heureux, et c’est un héritage à assumer.

Et puis il y a cette RS-GP, qui, peu ou prou, est celle de… 2017. Peut-on espérer en l’avenir en partant de cette base dont les fondations, au passage, reposent sur le team privé Gresini ? Ce qui explique que le pilote Aprilia est considéré parmi le classement des privés… Pourtant, la prestation d’Aleix Espargaró lors du dernier Grand Prix en Aragon a mis du baume au cœur. Le nouveau venu Andrea Iannone n’a pas plus démérité. Mais il y a fort à craindre que ce quatorzième rendez-vous ait été l’exception qui confirme la règle voulant que l’on se demande ce que la marque du puissant groupe Piaggio fait à ce niveau de la compétition avec si peu d’investissement…

Massimo Rivola, sur Speedweek commente : « nous avons besoin de temps. Je n’y suis que depuis neuf mois. Je ne suis pas inquiet du tout » assure l’Italien contre vents et marrées. Son pilote de pointe Aleix Espargaró, lui, est loin d’être serein : « la vérité est qu’un pilote comme Aleix, prêt à remporter la victoire, voudrait avoir une moto de haut niveau. Il en est maintenant à sa troisième année chez Aprilia et il a depuis lors une moto très similaire, qui n’est pas très différente de celle de 2017. C’est pourquoi il veut voir de grands changements » avoue Rivola.

« Bien sûr, ce n’est pas une motivation énorme pour lui s’il ne voit aucune amélioration comparable à ce que KTM fait avec son frère Pol. Nous ne pouvons que lui proposer de petits changements. Dans l’électronique, dans la suspension. Ce ne sont pas des modifications visibles. Mais nous espérons qu’elles seront utiles pour la moto 2020. Honnêtement, nous ne développons plus vraiment la machine 2019. Nous cherchons seulement à comprendre ce qui devrait être le mieux pour la RS-GP de l’année prochaine. »

Une feuille de route étonnante lorsque l’on voit les autres constructeurs sortir déjà des évolutions en vue de la saison à suivre. Chez Aprilia, on ne voit encore rien venir. Mais on a aussi des problèmes qui posent question : « notre moto n’est pas très douce à conduire. Ce n’est pas une  Yamaha » déclare Rivola. « Notre RS-GP réclame plus d’énergie pour être maîtrisée. » Elle réclame aussi apparemment un esprit de sacrifice. Ainsi, sur les accidents d’Andrea Iannone à Misano, il précise : « la chute dans la FP3 n’est pas sa faute, nous avons eu un problème sur la moto… »

Rivola termine en faisant aussi l’état de ses effectifs. Et là aussi, il y a de quoi s’interroger : « nous n’avons pas assez de monde pour notre engagement MotoGP. Oui, nous avons déjà trouvé de nouveaux techniciens. Ils viendront après la saison. Nous ne parlons pas d’un grand nombre. Si nous trouvons cinq techniciens prometteurs, c’est déjà une avancée par rapport à maintenant. Surtout si ce sont des ingénieurs bien qualifiés. C’est un long processus. Vous devez investir plus d’argent, vous devez trouver les bonnes personnes avec des idées neuves, puis mélanger le tout. »

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