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Dans cette nouvelle série d’article, nous allons analyser ensemble la saison de chaque pilote. Qui s’en sort avec les honneurs ? Qui a raté son année 2022 ? Bien entendu, vous êtes invités à participer en commentaires, afin de nous confier votre ressenti par rapport à chaque engagé.

Nous partirons du dernier, pour remonter jusqu’à Pecco Bagnaia. Attention : Le nombre de points marqués ne reflète pas toujours le niveau. Pour cela, il faut contextualiser, prendre en compte sa machine, ses coéquipiers, les attentes autour de l’homme en question, ses résultats en qualifications… Bref, une analyse complète.

Aujourd’hui, Cal Crutchlow sera au centre de l’attention. En effet, sa belle fin de saison mérite que l’on se penche dessus.

I) Le remplaçant parfait ?

Pour appréhender au mieux ses performances, il faut d’abord comprendre son rôle. Cal Crutchlow venait en remplaçant, afin de combler le trou laissé par Andrea Dovizioso après Misano. Non, personne n’attendait de lui qu’il sauve la saison de Yamaha en six courses seulement. Nous n’allons rien vous cacher, nous étions sceptiques lors de son annonce, car cela reflétait un cruel manque de panache de la part de la firme japonaise et de l’équipe RNF. Âgé de 37 ans et « retraité » depuis 2020, nous pensions qu’il était dommage de ne pas donner une opportunité à un petit jeune, même un japonais, histoire de montrer de l’envie et de l’investissement.

 

Rarement un retraité n’aura été mis à contribution ! Photo : Michelin Motorsport

 

Crutchlow, en un sens, incarnait la solution de facilité. Certes, il connaissait bien la moto, mais ses quatre piges de l’an dernier n’avaient pas été convaincantes, sur une YZR-M1 qui semblait meilleure (aucun point, une 16e place comme meilleur résultat). En un sens, il nous a fait mentir, même si nous pensons objectivement qu’il y avait du vrai dans notre réflexion.

Et finalement, quelle transformation ! À Aragón, Crutchlow apparaît sous un nouveau jour. Il se qualifie 19e pour son grand retour, devant Franco Morbidelli (+0’’110) et Darryn Binder (+1’’800), à moins d’une seconde de Fabio Quartararo. En course, il termine même premier pilote Yamaha en raison de la chute prématurée du Français. Finalement, remplacer Dovi’ par Cal n’était peut-être pas la décision la plus inspirée sur le plan de l’audace, mais sans doute la plus efficace.

II) La bonne mentalité

Avec le Britannique, on pouvait croire au coup d’éclat sans lendemain ; il en a tant fait lors de sa carrière. Mais non. Crutchlow continua avec la bonne attitude pendant la fin de saison. Son niveau de performance, bien meilleur qu’en 2021, était même très bon lors de certaines séances. Il infligea un terrible 4-0 à Darryn Binder sur toutes les courses où les deux franchirent la ligne, et fit partie des six pilotes à ne pas avoir abandonné lors des six dernières manches. Il faut remonter à 2017 pour trouver une série de six courses terminées consécutivement pour l’Anglais (Catalogne – Silverstone), ce qui est significatif.

Nous n’aurions jamais pu imaginer écrire cela un jour, mais oui, en 2023, Cal Crutchlow aurait mérité un guidon à plein temps dans une équipe satellite Yamaha. Cependant, rien ne garantit qu’il aurait accepté, mais sur le plan théorique, une telle décision était justifiable. Tout ceci n’est que de la science-fiction, car Yamaha n’évoluera plus qu’avec deux machines l’an prochain.

 

Par deux fois (Buriram et Phillip Island), on demanda à Crutchlow de laisser passer Fabio Quartararo. Un détail qui a son importance. Photo : Michelin Motorsport

 

Conclusion :

Crutchlow a très bien travaillé. RNF n’aurait pas pu trouver mieux, mais peut-être tenter autre chose, prendre plus de risques. L’Anglais a réalisé des bonnes courses tout en étant proactif, terminant dans les points à quatre reprises. Il reste un super remplaçant, c’est à dire un remplaçant de luxe, qui peut trouver de la vitesse même au guidon d’une machine récalcitrante, sur un tour comme sur vingt. Quand il ne chute pas, son sens du dépassement et son adaptabilité lui permettent de rester dangereux et d’aller frôler le top 10 à 37 ans (12e en Malaisie), peu importe les conditions météorologiques. Bravo à lui.

Qu’avez-vous pensé de sa fin de saison ? Dites-le nous en commentaires !

 

L’Anglais aime les situations difficiles, lui qui a remporté deux courses dans des conditions particulières. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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