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Pedrosa

Depuis hier, nous nous penchons sur ce que représente Dani Pedrosa à l’échelle de l’histoire motocycliste. Alors, est-il une légende ? Hier, nous avons passé en revue ce qui pouvait faire de l’Espagnol un véritable mythe. Vous pouvez retrouver ce premier volet en cliquant ici. Aujourd’hui, nous verrons ce qui a moins bien fonctionné dans sa carrière, sans oublier, bien sûr, qu’il s’agit d’un des plus grands ; dans le très haut du panier, difficile de trouver des points faibles à ce genre de pilote. Ainsi, il est important de nuancer nos propos car quoi qu’il en soit, il reste un géant – au moins, par le talent. C’est parti !

Dani Pedrosa, des points noirs qu’il est difficile d’omettre

Alors, oui, Dani Pedrosa est MotoGP Legend, et oui, il est évident que la place de l’Espagnol est plus que légitime au sein de ce hall of fame. Oui, et encore oui, Dani Pedrosa a gagné, très souvent. Mais il n’a jamais décroché ce titre mondial en MotoGP, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Certes, un championnat n’est pas suffisant pour être catégorisé comme une légende, Kenny Roberts Jr, Joan Mir ou Franco Uncini en sont la preuve, mais dans le cas précis de Pedrosa, on ne peut balayer cela d’un revers de main.

Pedrosa

Le fan club de Dani Pedrosa a toujours été le plus timide comparé aux tifosi, ainsi qu’à la Marea Negra de Jorge Lorenzo. Cela est dû à la personnalité plus discrète de Dani, et qu’on le veuille ou non, cela compte quand l’on parle de légende. Photo : Box Repsol.

 

Si l’on suit le déroulé de l’histoire, Pedrosa est le « battu ». Défait par tous ses concurrents, il a terminé trois fois vice-champion du monde MotoGP en 2007, 2010 et 2012. Pourtant, il a eu de franches occasions comme en 2012, avec une Honda RC212V sans doute meilleure que la Yamaha YZR-M1 frappée du n°99. Mais il a échoué, par manque de vitesse ou à cause des blessures comme en 2013, peut-être sa meilleure chance en carrière ruinée par une vilaine chute au Sachsenring, en essais libres. Dani Pedrosa n’était pas un outsider, mais un favori, qui n’a jamais réussi à convertir les attentes placées en lui après de son début de carrière – de fait.

Puis, revenons sur le terme « légende ». De nos jours, il est balancé de partout, mis à toutes les sauces. Selon nous, une légende réalise des faits légendaires, qui inspirent. Une légende dépasse sa fonction et transcende son sport. Ce n’est pas le cas de Dani Pedrosa.

De 2006 à 2018, où sont ces exploits légendaires, ces âpres luttes remportées d’un souffle ? Il y en a peu, trop peu. Ses « classiques » se résument souvent au Grand Prix de République Tchèque 2012, où il vint à bout de Jorge Lorenzo avec la manière, ainsi qu’au Grand Prix d’Aragón 2015, où il priva Valentino Rossi d’un titre en le retenant à la troisième position (du moins, c’est la conséquence de cette bataille). C’est maigre.

Certes, sa nature réservée joue contre lui, mais c’est le jeu. C’est peut-être injuste, mais les discrets gagnent rarement à l’être en sports mécaniques. Souvent peu souriant sur les grilles, sa rivalité avec Jorge Lorenzo le freine car « Por Fuera » était le meilleur, d’assez loin. Comme dirait le grand combattant Daniel Cormier, « on ne peut pas parler de rivalité quand l’un des deux gagne à chaque fois ». L’un des quatre fantastiques, oui, mais le moins impactant culturellement, de loin, et sûrement, le moins fort.

Pedrosa

Dani Pedrosa deuxième et derrière Jorge Lorenzo, une image pas si rare. Ici au Mugello en 2013. Photo : Box Repsol

 

Conclusion

La question posée par cet article était : « Dani Pedrosa est-il une légende ? », et non « Dani Pedrosa est-il un grand pilote ? ». À la première, nous répondons que non. Nous ne nions pas son talent, car les chiffres prouvent qu’il a sa place dans cette discussion. Il est le meilleur pilote à n’avoir jamais remporté le titre en catégorie reine, même si Randy Mamola aurait de solides arguments pour pondérer cette affirmation. Le terme légende est trop fort pour Dani.

Au-delà d’un championnat du monde, c’est l’impact, la trace laissée par le pilote espagnol qui l’empêche de rejoindre les autres légendes au sommet du sport. Bien sûr, ce n’est que notre avis. D’ailleurs, n’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez en commentaires.

L’arrivée rapide de Márquez a joué en défaveur de Pedrosa, qui n’était plus, mi-2013, le patron de la plus grande équipe de tous les temps. Il aura fallu seulement une demi-saison au génie Marc Márquez pour prendre cette place. Ici aux USA en 2013. Photo : Box Repsol

 

Photo de couverture : Box Repsol

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