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Jules Danilo vient de vivre une quatrième saison assez frustrante en Moto3 et a décidé de passer dans la catégorie supérieure au sein du team SAG.

Le coup de guidon, assurément il le possède, comme en témoigne sa cinquième place à Assen et ses nombreuses apparitions dans le groupe de tête. Tout comme il possède le physique et la tête…
Mais jusqu’à présent, il n’a pas pu concrétiser en montant sur le podium.

Relativement marginalisé dans une équipe italienne entièrement dédiée à Romano Fenati, et commençant à être grand pour une Moto3, le pilote français nous dresse un bilan sans concession de sa dernière saison dans la petite catégorie avant de nous partager ses premières impressions sur la Moto2…

Jules, peux-tu nous résumer ton bilan de ta carrière en Moto3 ?

« Le bilan de ma carrière en Moto3 ? Il y a eu quelques coups d’éclat mais, cette année, je m’attendais quand même à autre chose. Globalement, cela a été assez dur. Je n’avais pas beaucoup de soutien de l’équipe, donc je me sentais un peu seul face à tout le monde. »

Lors de la dernière interview que l’on avait faite (voir ici), tu venais de trouver des réglages après être parti sur ceux de Fenati en début de saison…

« En fait, Fenati roulait avec des réglages très différents des miens. Et j’ai dû commencer à m’intéresser à ça, parce que je n’avançais pas et on ne m’aidait pas. J’ai donc dû essayer de comprendre un peu ce qui se passait et je pense qu’on avait trouvé un truc. Mais ce n’était pas la vraie solution, c’était un peu entre les deux, entre ce qu’on devrait avoir et ce que Fenati avait. Son gabarit fait qu’il a quand même une moto très différente. Je fais le double de sa taille et ce n’est pas aussi facile que ça. Pedrosa n’a pas les mêmes réglages que Márquez…
Après, en fin de saison, on a vraiment trouvé un truc sur la moto, et à Phillip Island, instantanément, j’ai été hyper rapide. Et je pense que si j’avais pu travailler sur cette base là toute l’année, on serait arrivé à autre chose en fin d’année. Ça c’est sûr ! Mais j’ai loupé des opportunités, comme à Assen : à un virage de la fin, j’étais sur le podium ! Si j’avais été capable de faire des courses comme ça tous les week-ends, je pense qu’à la fin, j’aurais pris un rythme et j’aurais été capable de concrétiser. J’ai aussi loupé une opportunité à Phillip Island où j’ai été vraiment rapide durant tout le week-end. Mais je fais le meilleur temps en course et je m’éclate le tour d’après ! En Malaisie aussi, et je pense qu’il y a quand même eu beaucoup d’erreurs de ma part, et ça, c’est un point sur lequel il faut que je travaille vraiment pour le futur. »

C’était donc une année frustrante lors de laquelle tu n’as pas pu réaliser ce que tu penses être en mesure de faire…

« Oui. Je pense que j’aurais aimé être plus constant et arriver à décrocher un podium. Je suis passé vraiment pas loin, mais maintenant, on est à un stade où la moto commence à être vraiment petite pour moi. Je devais faire vraiment beaucoup d’efforts du côté physique et du côté de mon poids. Et chaque année, c’était de plus en plus serré. Alors, à moins d’avoir la certitude d’être vraiment entouré par une équipe à 100 % motivée des deux côtés du garage, et ça c’est très important, je ne continuais pas en Moto3. Après les trois quarts de la saison, j’ai compris que ça allait être compliqué d’avoir ces certitudes, et je ne voulais pas repasser une année comme j’ai eu, parce que de mon côté je m’investis à 100 % : je suis en Espagne, je m’entraîne tous les jours, je roule tout seul, etc. C’est quand même beaucoup de sacrifices, et derrière, ça ne suivait pas. Donc à un moment, je me suis un peu senti découragé. Or, en Moto2, j’avais une très bonne opportunité. C’est sûr que c’est un step en avant, mais je pense que je serai plus à l’aise et plus rapide sur cette moto, après un petit temps d’adaptation. »

Alors justement, quelles sont tes premières impressions sur cette Moto2 ?

« Les premières impressions étaient plutôt bonnes. Après, je n’avais jamais fait de 4 cylindres de ma vie, peut-être à tout casser 40 tours avec quelqu’un qui m’a prêté sa moto. Et donc, tout change, le moteur, le poids, etc. C’est beaucoup plus lourd et il faut anticiper les virages. J’ai pris un peu de temps avant de le comprendre à Jerez. Quand on est arrivé à Valence, ça allait de mieux en mieux mais j’ai eu un petit problème avec le moteur le premier jour. Du coup, j’ai perdu beaucoup de temps, et ensuite, lors de la deuxième journée, j’ai commencé à comprendre la moto et à travailler mon pilotage. On n’a regardé aucune télémétrie et c’était juste à moi de rouler. Franchement, je suis content du progrès qu’on a fait. Bien sûr, le gap est encore un peu gros car je suis à 2,3 secondes, mais ça reste correct. L’équipe était contente du travail car j’avais une ancienne moto et un vieux moteur. Je voulais vraiment me mettre en condition où je ne travaille que sur mon pilotage, et ne pas détruire une moto neuve le premier jour. C’est également une catégorie très très serrée, 1/10 équivaut à cinq places, et c’est normal puisque les motos sont très similaires, avec les mêmes moteurs et juste des châssis différents. Il y a un peu de travail mais je suis déjà beaucoup plus motivé que l’année dernière à cette période là. Je pense que, déjà, si on trouve 1,3 seconde pendant l’hiver, ce sera bien. »

Merci Jules ! On te souhaite le meilleur pour ton année de Rookie en Moto2 !

 

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