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Comme après chaque journée de Grand Prix, Johann Zarco s’est prêté au jeu des questions des journalistes après avoir atteint la finale du Superprestigio.

Particularités et enseignements de cette épreuve atypique, mais aussi projets concernant la future épreuve parisienne, son nouveau circuit et ses vacances, tous les sujets ont été abordés…


Johann Zarco : « Le Superprestigio est toujours une bonne expérience. Il y a des joies et des déceptions. J’ai souhaité revenir pour cette édition, car après mes deux titres en Moto2 et ma bonne saison en MotoGP, j’étais curieux de voir si mon niveau de pilotage avait progressé sur une moto de dirt track. Il y a des points sur lesquels j’ai pu progresser, mais après cette soirée, je vois qu’il faut quand même beaucoup d’expérience car il y a plein de choses que le corps ne fait pas automatiquement et qui me font perdre beaucoup de temps. On va dire que c’est la leçon de cette course, et si je recours l’an prochain, cela se passera sûrement à Paris au mois de décembre. J’essaierai alors de m’entraîner davantage pour être prêt et pour pouvoir atteindre la superfinale. J’étais content d’être en finale car j’ai été assez chanceux. Manquer la superfinale est dommage, mais c’était déjà une bonne soirée. »

Pensez-vous qu’il y a des bénéfices à en tirer pour votre style de pilotage en MotoGP ?

« Je pense surtout que c’est tellement différent, qu’apprendre des nouvelles choses sur une moto de dirt track ça peut m’aider à avoir de nouvelles sensations en MotoGP qui peuvent m’aider pour le futur. Aussi, faire une course au mois de décembre, devoir se battre, attaquer, prendre des départs, ça permet de garder un rythme de course, et donc, la longue pause hivernale est d’un seul coup beaucoup plus courte. Je pense que rien que ça, ça peut m’aider à attaquer sur un meilleur rythme les tests en Malaisie. »

Quelle est l’objectif principal de ces tests en janvier ?

« Je vais travailler sur le rythme de course. On a maintenant de bonnes références en Malaisie. On sait que de bons chronos, ce serait en 1’59. Donc je vais essayer d’être rapidement en dessous des deux minutes et travailler sur ce rythme. Maintenant, je connais la moto, je me suis habitué à être à plus de 300 km/h, donc je vais me faire plaisir et travailler pour assurer des fins de course très fortes. Et ça, je crois que ce sera la clé pour obtenir des victoires dans le futur. »

Vous êtes-vous fixé un objectif pour la saison 2018 ?

« Recommencer la saison au Qatar sur le même rythme avec lequel j’ai terminé à Valencia. J’étais prêt pour me bagarrer pour la victoire à Valencia et j’aimerais bien me retrouver sur le podium. Ça reste du rêve, mais si je réalise ce rêve, j’aimerais le garder toute l’année. »

Que pensez-vous de la moto de Rossi et Vinales de l’année passée ?

« J’ai essayé la moto 2017 à Valencia et aussi lors des tests privés en Malaisie. Les sensations étaient plutôt bonnes. Il y a peu de différences avec ma moto d’avant mais je crois qu’il y a un meilleur potentiel pour progresser en course. On va donc rester concentré là-dessus avec mon équipe et espérer obtenir des supers courses. »

Après cette expérience en dirt track, penses-tu pouvoir t’entraîner dans cette discipline pendant la saison ?

« Simplement, le fait d’avoir déjà notre terrain de jeu à la maison à Eyguières, proche d’Avignon, ça va nous aider pour s’entraîner en super motard ou sur d’autres motos, et également aussi créer notre piste de dirt track. Et donc, apporter encore plus de mobilité, de jeu, et de sensations différentes sur une moto. Comprendre ces nouvelles sensations, ça peut me permettre d’être meilleur en MotoGP. »

Penses-tu que le flat track pourrait être un plus par rapport au dirt track ?

« Peut-être, mais chaque chose en son temps. On gère avec Laurent, et je crois qu’on gère plutôt bien. Je progresse au fur et à mesure, et déjà, même sans avoir notre terrain de jeu, on a bien progressé en MotoGP. Donc on se dit qu’avec notre terrain de jeu, ça va permettre de faire un step. Et pour le flat track, si on a la place, peut-être qu’on le fera, mais chaque chose en son temps et ce n’est pas une priorité. »

Quelle sera la piste que tu vas construire ?

« Ce sera un anneau, comme ici au Superprestigio, pour pouvoir utiliser des motos sans frein avant, et tourner seulement à gauche. »

Tu as dit que tu avais une école avec maintenant 38 pilotes. C’est seulement pour du road racing ?

« Oui, road racing. Grâce à notre terrain de jeu, on va avoir une piste de 1100 mètres pour les élèves de 10 à 13 ans, ou même, ensuite, plus, sur des motos à vitesse. On aura ensuite une piste de 500 mètres, pour les élèves de 6 à 10 ans sur des Yamaha PW 50. Avoir tout notre matériel sur place, et juste devoir ouvrir le garage pour s’entraîner, ce sera un vrai gain d’énergie parce que jusqu’à présent, Laurent charge et décharge les camions en permanence pour l’école, après avoir fait des kilomètres. Et pour ma part, avoir le circuit sur place, cela me permettra d’être un peu plus avec les élèves car pendant ma dernière année, en MotoGP, j’ai passé peu de temps avec eux car c’était compliqué. Là, je pense que j’aurai plus de disponibilités pour eux. »

Vincent Philippe disait qu’il était difficile de s’entraîner au dirt track en France car il y a peu de circuit et la météo n’est pas toujours excellente. Penses-tu que cela t’a manqué de ne pas avoir accès un anneau de dirt track pour pouvoir t’entraîner ?

« Si on cherche la performance pour cette course au mois de décembre, oui, c’est certain ! Après, la priorité est la victoire en MotoGP. Donc savoir prendre l’expérience d’une course de dirt track, que ce soit en terminant sur le podium ou dans les choux, ça reste une bonne expérience à prendre. Il ne faut pas que ça en devienne une priorité, mais le fait d’avoir ma propre piste me permettra déjà d’accueillir tous les pilotes. Le souhait, c’est vraiment de faire un beau coin moto, un bon rendez-vous pour les pilotes, et de très haut niveau, et de se régaler. Mais il ne faut pas que ce soit un poids, il faut que ça reste un jeu, et en jouant toute l’année, c’est certain que je serai plus compétitif pour courir pendant les prochaines années, que ce soit à Barcelone ou à Paris. »

Aujourd’hui, il n’y avait pas beaucoup de monde car Marc Márquez était absent. Comment vois-tu cela à Paris ?

« À Paris, j’y participerai. Surtout à la première ! Sauf blessure, mais touchons du bois car il ne faut pas penser à ça. L’événement organisé par Claude Michy sera vraiment préparé à l’avance, et je pense que les tribunes seront pleines d’un public français et belge, non pas pour aller voir un pilote en particulier mais simplement pour découvrir ce spectacle qu’ils ne connaissent pas encore. »

Maintenant, ce sont les vacances ?

« J’ai encore une semaine d’entraînement physique, puis ce seront les vacances. Mais déjà, on va dire que ce sont des vacances par rapport à la moto. Le fait de ne plus faire de moto apaise une partie de l’esprit, puis, quand le sport sera fini, le corps s’apaisera. Car il y a toujours une tension à monter sur une moto : si on roule la semaine d’après, il y a toujours quelque chose dans l’estomac et dans la tête. Tu n’agis pas pareil que s’il n’y avait rien. »

Que vas-tu faire pendant tes vacances ?

« Juste habiter ma nouvelle maison (rires) ! Rester sur place à Avignon et profiter de la famille avec ma chérie. »

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