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À l’occasion de la fin de la décennie 2010, revenons ensemble sur les dix moments marquants nous ayant fait vibrer, pleurer ou rire. Ces dix moments peuvent être des tournants dans une saison, des transferts ou encore des batailles dantesques. Forcément, les moments des premières années de la décade passée marquent plus, car nous avons le recul pour mieux apprécier leur importance dans l’histoire.

Aujourd’hui, rendons hommage. Rendons hommages à ces héros, ces figures qui sont décédées durant la décennies.

Trois pilotes périrent dans le cadre des Grands Prix motos durant la décade passée. La volonté de regrouper ces tragédies en un seul moment est volontaire ; la perception de la mort représente un moment, un instant variable, un sentiment indescriptible, mais qui globalement, se répète. Et ce même affreux sentiment nous traversa à trois reprises ces dix dernières années.

Cette décennie fut particulièrement difficile : pour retrouver trois décès en une telle période, il faut remonter aux années 1980. Ceci, ne s’explique pas. Il est tortueux, voire impossible de tirer des conclusions, de mettre en cause, d’accabler. Ce n’est pas le but de cet article.

Tout commença en 2010 au Grand Prix de Saint-Marin, sur le circuit de Misano. Shoya Tomizawa, un espoir de 19 ans, tombe dans une section rapide. Scott Redding et Alex de Angelis ne peuvent rien y faire, et les trois sont pris dans l’accident. Shoya était l’un de ces très talentueux pilotes japonais : il avait remporté la première manche de l’année, et de l’histoire du Moto2 au Qatar, avant de marquer les points de la deuxième place à Jerez.

 

 

 

Des bons résultats, une autre pole à Brno, puis des hommages, par centaines. Les pilotes n’avaient plus connu de décès en piste depuis la disparition de Daijiro Kato en 2003.

Scott Redding est, encore à l’heure actuelle, très marqué par ce dimanche noir. Un tatouage sur l’un de ses bras représente un chronomètre. Si un jour vous avez l’occasion, portez votre attention sur l’aiguille, bloquée à 48 secondes. 48, comme le numéro de Tomizawa, retiré par la DORNA.

L’hommage le plus poignant fut sans doute rendu par Takaaki Nakagami, lors de l’édition 2013. À l’époque, le charismatique japonais enflammait le Moto2, mais n’arrivait pas à monter sur la plus haute marche. Il termina deuxième, mais se rendit sur le lieu de l’accident, afin de montrer son respect envers son défunt compatriote.

Debout, drapeau à la main et tête baissée, il émut le monde des Grands Prix. Son arrivée dans le parc fermé fut tout aussi bouleversante ; il descendit de sa monture, et s’agenouilla instantanément. Un moment suspendu.

Malheureusement, une année après, nous perdions Marco Simoncelli. En ce week-end de Grand Prix de Malaisie 2011, la terre entière s’arrêta, l’espace d’une seconde, de tourner. Il était l’un des hommes les plus charismatiques du paddock, avec une rugosité, une hargne, une passion que les mots ne peuvent décrire. Une coupe de cheveux, une moto blanche et rouge, un numéro 58. Les images sont dures.

 

 

 

Valentino Rossi, son grand ami, aura énormément de mal à se remettre de la perte de celui qu’il considérait comme son frère. Jorge Lorenzo s’est livré il y a de cela quelque jours, avouant avoir pleuré pour ‘Super Sic’.

Un autre proche du regretté, Loris Capirossi, courut la dernière course de sa vie à Valence avec le numéro 58 qui sera lui aussi retiré par les instances. Aujourd’hui, le circuit de Misano porte son nom, décision prise à l’unanimité l’année de son décès.

La dernière tragédie en date remonte à 2016. Durant les essais libres, Luis Salom, pilote Kalex en Moto2 chute dans la dernière portion du circuit de Catalunya, très rapide.

 

 

 

Ce décès, à nouveau, fut très dur à vivre pour le paddock. Contrairement aux deux autres, il n’eut pas lieu lors d’une course et donc eu une résonance moindre auprès du grand public.

Le silence. Rappelez vous de cette minute de silence organisée, sur la ligne droite principale. Rarement un silence fut aussi pesant, aussi lourd.

Ami de Jorge Lorenzo, ce dernier fut très affecté et reconnaîtra avoir eu beaucoup de peine à se remettre dans le bain des Grands Prix. ‘El mexicano’, qui mit en difficulté Maverick Viñales et Álex Rins en 2013, et qui fit l’un des acteurs de l’une des courses les plus intenses de l’histoire , n’est plus.

Que de larmes, que de tristesse. Cette décennie, aussi belle qu’elle a pu l’être, laisse un goût amer. C’est la dure loi du sport, et l’on peut tenter de se consoler en se disant que ces jeunes périrent en réalisant leur rêve, en exprimant leur passion : faire partie de la famille des Grands Prix. Il n’empêche que le vide créé par leur disparition ne se comblera jamais…

Retrouvez la partie 5 ici

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