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La deuxième demi-saison va bientôt débuter et Jacky Hutteau, après ses points de vue exprimés hier, nous explique ici comment il voit certains des plus importants éléments de la grille de départ MotoGP.

Jacky, que penses-tu d’Álex Rins qui est quatrième actuellement du Championnat du Monde à 20 points de Petrucci, mais aussi devant Viñales et Rossi ?

« J’en pense beaucoup de bien. Il est exact que ce garçon-là est méthodique et travaille beaucoup. Il est intelligent. Il sait particulièrement bien se servir de cette Suzuki qui a progressé de manière très intéressante. On voit Joan Mir également qui n’est pas trop loin. Il a terminé septième du dernier Grand Prix d’Allemagne ».

« Suzuki est parti comme l’on dit d’une moto plus exploitable et Rins intelligemment sait parfaitement s’en servir. Il aurait pu terminer brillamment deuxième au Sachsenring, mais malheureusement, il est tombé, tout comme d’ailleurs mon ami le patron technique (Technical Manager) de Suzuki Ken Kawauchi qu’on a vu chuter à la télé dans le stand ! Tout ça pour dire que Rins est en train de montrer un véritable potentiel ».

« C’est un pilote dont on va parler ! On verra s’il deviendra Champion du Monde en MotoGP. Le patron de KTM m’a dit qu’il ne le serait jamais, mais ça n’engage que lui personnellement. Mais Rins est toujours là. Il fait encore des erreurs mais Suzuki, Rins et Mir forment une grande équipe. (Entre parenthèse, je regrette personnellement que Johann n’ait pas eu cette Suzuki. Je pense qu’il aurait pu faire des choses exceptionnelles avec la Suzuki)* ».

*Voir photo ci-dessous.

Je suis d’accord, d’autant plus que Sylvain Guintoli a fait du bon travail de développement.

« Les gens de Suzuki n’arrêtent pas de m’en parler à chaque fois qu’on se croise. Ils remercient chaleureusement Sylvain du travail qu’il apporte. Même si, quand il court en wildcard, il est loin – ce qui est tout à fait normal car les pilotes d’essai n’ont pas le même rythme que les pilotes de Grand Prix ».

« Ça me fait penser à la KTM où on a fait essayer par énormément de monde, comme Mika Kallio, Tom Lüthi, Markus Reiterberger, Randy de Puniet, Karel Abraham. Le vrai pilote d’essai qui a été choisi a été Mika Kallio, mais est-ce que la voie choisie et les informations rapportées ont été les bonnes, parce que manifestement elles ne correspondent qu’aux goûts d’un seul pilote. Donc c’est toujours difficile ».

On va le savoir avec l’arrivée de Pedrosa ?

« Johann était content l’autre jour en constatant que les réflexions de Pedrosa correspondaient exactement aux siennes. C’est une bonne chose car les gens de KTM sont fous de joie de voir actuellement les résultats de Pol Espargaró. Johann est dans une situation très difficile ».

Un autre aussi qui est dans une situation très difficile, c’est Valentino Rossi, alors que l’on ne s’y attendait vraiment pas ?

« En tant qu’amateur de Valentino, je ne cache pas ma déception qui doit être inférieure à celle que lui doit avoir. Trois chutes consécutives, plus une accumulation de soucis et de problèmes, il a eu un manque de réussite au Sachsenring comme on ne l’avait jamais vu. Il a baissé les bras. Et pour en avoir discuté le soir même avec son équipe, eux-mêmes m’ont dit “on ne savait pas qui était sur la moto, mais ça ne devait pas être Valentino”. Je pense que ses vacances à Ibiza le verront revenir avec une forme phénoménale ».

« Et puis ils sont dominés par Fabio Quartararo, comme ils l’avaient été il y a deux ans par Johann. C’est curieux : Il s’agit de la moto la moins performante sur le papier, mais elle leur fait la pige ! ».

« Valentino, on l’a enterré plein de fois. Tu te rappelles qu’il y a quelques années chez Ducati il était fini, tout était mort ».

« Il ne va pas revenir comme il y a vingt ans, mais il n’empêche que c’est souvent lui le premier des Yamaha. Donc ça veut dire quelque chose quand même. Il va nous faire encore de très belles performances, tout comme Lorenzo quand il va revenir ».

« Je suis sûr que Lorenzo fera de bonne choses avec la Honda. Ce qui m’a surpris, c’est que lors des premiers essais, il était bien pendant les premières prises en main. Je pensais que s’il était bien d’entrée de jeu sur la Honda, ça allait faire mal. Puis plus rien, terminé ».

Ci-dessus : Johann Zarco lors de tests sur la Suzuki au Japon en 2016

Vidéo : Andrea Iannone secouru par Johann Zarco

Photos © Michelin et Suzuki