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En MotoGP, l’ennemi, c’est le temps qui s’écoule. Du coup, on en laisse rarement et on craint toujours de le perdre. Une pression de tous les instants qui exacerbe une incertitude poussant à se décider sur un coup de dé ou au doigt mouillé. Un fonctionnement qui est celui du paddock des Grands Prix et qui pèse sur les épaules des pilotes qui n’ont aucun droit à l’erreur et qui doivent rassurer très vite sur leurs capacités, avec la prise de risque qui en découle. Chez KTM, on tergiverse encore moins qu’ailleurs et on sait trancher dans le vif. En 2020, deux jeunes pilotes arrivent dont un Brad Binder au palmarès déjà intéressant. Et pourtant, on lui fait déjà passer des messages après simplement deux tests effectués dans cette intersaison…

Brad Binder est un produit dont KTM peut être fier. Avec la marque autrichienne, il a été Champion du Monde de Moto3 et en 2019, il n’a raté le titre en Moto2 que de trois points alors que les hommes de Mattighofen mettaient un terme à leur implication dans la catégorie. Sa place en MotoGP, dans le team officiel, sur la RC16 est donc justifiée. Mais le Sud-Africain, au contraire d’un Iker Lecuona plus jeune et moins capé, ne s’appuie pas sur son simple instinct. Il préfère cerner son sujet avant de défier le chrono. Une approche qui s’est ressentie lors des tests de Valence et de Jerez en fin d’année dernière.

Une démarche rationnelle et qui mène généralement loin. Mais en MotoGP, on aime être rassuré à chaque tour effectué par des chronos intéressants. Or, Brad Binder n’a pas donné cette satisfaction. Au contraire, à Valence, il n’a pas décollé la dernière place, regrettant 2,5 secondes de retard sur le meilleur temps de Viñales. Le directeur sportif Pit Beirer réagit à ce manque, tout en rassurant son pilote. Cependant, un message est passé… « Il a fallu un certain temps à Brad dans chaque classe pour s’y frayer un chemin. Il n’est pas passé de la Rookies Cup à la Moto3 en étant immédiatement champion du monde. Il a rejoint l’équipe Red Bull Ajo en 2015, après avoir déjà eu trois années complètes de Moto3. Il nous a ensuite rejoint et pendant un an, dans le sillage de Miguel Oliveira, il a fait quatrième, cinquième, sixième et a terminé sixième le championnat. En 2016, il était candidat au titre. Brad a ensuite plus que doublé son capital de points à 319, et il est devenu champion du monde. »

« Cela s’est reproduit en Moto2 », se souvient Pit. « Il a fallu plus de six mois à Brad pour se faire au 600. Puis il est soudainement devenu très fort et a remporté trois podiums lors des trois derniers Grand Prix 2017. Brad essaie de bien comprendre les choses avant d’aller vraiment à la limite. Brad veut apprendre la nouvelle catégorie étape par étape et vérifier d’abord les limites. Par conséquent, après les deux courts essais à Valence et à Jerez avec un temps partiellement mauvais et frais, nous ne sommes certainement pas encore inquiets pour ses performances. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Brad fera son chemin dans cette catégorie. »

On peut aussi rappeler que Binder a appris du passé. Lorsqu’il est passé du Moto3 en tant que champion du monde, au Moto2, il a subi une longue blessure à la main le premier jour des tests, ce qui l’a affecté pendant une demi-saison en 2017. Le désormais équipier de Pol Espargaró sait donc ce qu’il fait, tout en connaissant parfaitement l’environnement et les exigences de KTM

 

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