On parle moins ces derniers temps de cette association des pilotes dont l’idée est en suspens depuis tellement longtemps en MotoGP qu’on la considère comme une chimère. Mais il faut croire que le nouveau format des meetings et le calendrier promis à 22 Grands Prix, et donc 44 courses, ont fini par convaincre les pilotes qu’il était temps de s’entendre et de parler d’une même voix. Aleix Espargaró en a dit un mot à Indonésie en nommant même le favori pour en assurer la présidence. Et il s’agit de Sylvain Guintoli.
En Grand Prix moto, pour représenter leurs intérêts face à Dorna le promoteur et la FIM qu’on ne présente pas, les constructeurs ont le MSMA, les teams l’IRTA, et les pilotes rien du tout. Un vide qu’ils aimeraient combler car les sujets les concernant se sont multipliés ces derniers temps. Ainsi l’évolution technique qui a changé les mœurs dans le peloton, ou le nouveau format MotoGP avec un Sprint qui est une course qui ne veut pas dire son nom car il faudrait alors revoir les primes dans les contrats … Et puis les questions de sécurité montent en puissance, notamment sur les conditions de piste et l’arrivée de nouveaux circuits.
Les pilotes ont certes la commission de sécurité, mais ils y vont en ordre dispersé et parfois pour s’y chamailler. Une division salutaire pour les autres parties prenantes du paddock pour mieux régner. Nos Français sont sensibilisés sur cette question avec un Fabio Quartararo qui a notamment déclaré : « tout ce que nous demandons, je pense que la plupart des pilotes le demandent, mais nous n’obtenons jamais de réponse. Je pense qu’être tous ensemble dans la même direction est quelque chose qui est vraiment utile pour tout le monde. Si nous sommes tous dans la même direction, je pense que c’est vraiment utile ».
« Je ne me souviens pas qui a eu l’idée de Sylvain Guintoli comme président de l’association, mais je pense que c’est un bon candidat »
Johann Zarco a ajouté : « nous pouvons peut-être parler davantage de certains règlements techniques. La discussion se fait aujourd’hui uniquement avec les équipes et peut-être pouvons-nous aider à apporter quelques idées pour rendre le week-end meilleur pour certains combats… Ou plus sûr, parce que cette année, nous avons eu beaucoup d’accidents parce que nous ne pouvons plus dépasser. Donc le syndicat serait bien pour ce genre de choses, comme pour les conditions de piste. Par exemple à Silverstone cette année, à mon avis, il pleuvait trop samedi matin et ils n’ont pas arrêté. Un peu au Japon aussi, nous aurions pu arrêter la course avant ».
Le sujet qui est aussi débattu est le salaire minimum pour les pilotes, notamment dans les classes intermédiaires où l’on y vire plus souvent qu’à son tour … « C’est comme si les patrons d’équipes, en Moto2 et Moto3 notamment, pouvaient rompre le contrat quand ils le voulaient », a déclaré Aleix Espargaró qui a aussi confirmé cette rumeur voulant que le projet de cette association est maintenant tellement avancé qu’elle en est bientôt à révéler le nom de son président …
L’officiel Aprilia dit ainsi : « nous avons réfléchi et de nombreux noms ont été proposés. Je ne me souviens pas qui a eu l’idée de Sylvain Guintoli, mais je pense que c’est un bon candidat. Un bon gars, avec une bonne expérience, qui parle bien anglais, connaît le championnat et travaille toujours en tant que pilote d’essai pour Michelin. Je pense que c’est une bonne personne pour diriger l’association ». Nous verrons où tout cela nous mènera sachant que dans l’histoire des sports-mécaniques, l’association des pilotes en Formule 1 n’est pas née sans douleur et conflits avec les autorités établies … Pour le moment, les pilotes MotoGP communiquent simplement ensemble via un groupe WhatsApp.
