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Parlons MotoGP : Jorge Martín

Ils n’ont pas chômé durant cette saison 2023. Pendant l’hiver, « Parlons MotoGP » va se pencher sur chacun des engagés de cet exercice, et dresser le bilan ; aujourd’hui, au tour de Jorge Martín. A-t-il réussi ? A-t-il échoué ? Pouvait-on en attendre davantage ? L’heure est à l’analyse. Bien sûr, vous êtes invités à donner votre avis en commentaires, car celui-ci compte énormément. Hier, nous sommes revenus sur Marco Bezzecchi, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

On en parlera dans 10 ans

 

Ça ne sert à rien d’épiloguer ; Jorge Martin a réalisé une saison absolument fantastique, et d’ailleurs, j’ai déjà eu l’occasion d’en parler dans un autre article, que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Pour les deux derniers pilotes, changeons de format, avec une analyse qui ne portera pas tant sur la campagne passée, mais plutôt, sur une question particulière. En l’occurrence, Jorge Martín peut-il faire encore plus fort ? C’est une interrogation qui me taraudait l’esprit, car le « Martinator », malgré sa performance XXL, n’a pas été promu. Mais alors, que faut-il faire pour prendre ce guidon officiel ? Analyse.

 

Parlons MotoGP : Jorge Martín

Des angles impressionnants. Photo : Michelin Motorsport

 

Posons les bases

 

Sa saison était monstrueuse, et la progression, tout aussi folle. Ce qui a été dit pour Marco Bezzecchi tient aussi pour lui ; l’année dernière, il pointait en 9e place du classement général soit 30,4 % des points disponibles remportés. En 2023, il a poussé le total à 58,8 %, c’est stratosphérique. Il est passé d’outsider un peu fou à favori pour le titre, qui a quand même été gratter sa finale à Valence.

Doté d’un talent digne des plus grands, capable de vaincre son vis-à-vis principal en bataille (comme au Sachsenring ou en Thaïlande), armé de sa vitesse foudroyante et d’un mental à toute épreuve, il est celui qui pimenta l’exercice passé, à n’en pas douter.

Dans n’importe quelle configuration normale, une telle démonstration de puissance lui aurait ouvert les portes de l’équipe d’usine, mais pas cette fois. En cause, la blessure d’Enea Bastianini, qui n’a pas eu la chance de défendre ses prétentions révélées aux yeux du monde lors de la campagne 2022. Il avait excellé, certes, mais il n’avait pas été aussi bon que Martin plus récemment.

Ducati aurait-il dû reléguer « Bestia » au profit de Jorge, qui avait déjà en travers sa non-accession chez les rouges ? Pas selon moi. Sportivement, ça n’aurait pas été déconnant, mais certainement pas fair play. Et puis, dans un contexte affreux, Bastianini a tout de même remporté une victoire dominicale, peut-être celle qui lui fait conserver sa place en définitive.

 

Parlons MotoGP : Jorge Martín

Quand il s’y met, quasiment impossible de faire quoi que ce soit. Photo : Michelin Motorsport

 

Martin a prouvé, de son côté, que la Desmosedici Prima Pramac Racing n’avait rien à envier à celle chevauchée par Pecco Bagnaia. Il ne souffre pas d’un matériel en-dessous. Mais pour le prestige, la légende, et l’assurance d’un avenir pérenne au plus haut niveau, il y a un monde d’écart entre un pilote d’usine et un satellite. Revenons à la question initialement posée.

 

Peut-il y arriver ?

 

C’est maintenant que l’on se rend compte de la difficulté pour accéder à la meilleure place actuelle. « Faire mieux » est illusoire, car mieux, c’est la couronne mondiale MotoGP. Déjà, il doit faire une nouvelle campagne pas si ridicule en comparaison de celle qu’il nous a proposé, le challenge est immense. Ensuite, dans le même temps, Enea Bastianini doit faire moins bien, logiquement. Mais il existe des failles dans l’équation, et je vais les présenter sous forme de points. Elles pourraient justifier une promotion même en brillant un peu moins.

Premièrement, l’adversaire n’est plus Pecco Bagnaia, mais Enea Bastianini. Chaque week-end, il doit, en quelque sorte, lui mettre la pression, faire comprendre à son employeur qu’il est au moins à son niveau. Notre appréciation était logiquement biaisée en 2023 puisqu’il se frottait à Pecco Bagnaia, sans doute l’un des meilleurs pilotes de l’ère moderne et tête de file chez Ducati. Mais son vrai adversaire, c’est « Bestia », pas un autre.

Deuxièmement, il pourrait parfaitement essayer de mettre une pression psychologique sur Enea, car ce dernier, très taquin lui aussi, n’hésiterait pas à répondre. Depuis ses années Moto2, il a déjà exprimé des avis assez controversé sur le niveau réel de Marc Marquez ou l’héritage de Valentino Rossi. En plus de nous donner du spectacle, cela pourrait profiter au « Martinator » car je le pense meilleur à l’heure où ces lignes sont écrites. Ducati n’apprécierait pas de voir son pilote d’usine répondre en conférence de presse, mais se faire battre de manière récurrente en piste.

Troisièmement, continuer à gagner. Gagner est plus important que finir dans les premiers. Quand on gagne, toutes les caméras du monde sont braquées sur soi. Ainsi, je ne lui dirais pas d’améliorer sa régularité dans la performance, ni même, d’essayer d’arrêter de chuter car c’est ce qui constitue l’essence de Jorge Martin. Faire des coups d’éclat, fréquents, puissants, plus que de viser une position précise au général.

 

En Thaïlande, il a encore excellé pour s’adjuger la première position face à deux monstres. Photo : Michelin Motorsport

 

Ainsi, hypothétiquement, Jorge Martin pourrait faire « moins bien » sur le papier et tout de même prétendre au guidon officiel si Bastianini n’est pas à la hauteur, indépendamment des résultats de Pecco Bagnaia. Faire mieux, c’est tortueux, mais faire plus fort, charismatique, et mémorable pour une formation d’usine, oui, c’est possible.

Concernant sa note ; j’avais attribué un 18/20 à Marco Bezzecchi, et je pense donc qu’au vu des prestation ubuesques de Martin, un bon 19/20 ne serait point volé.

Qu’en pensez-vous ? Dites-le moi en commentaires !

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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