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Aleix Espargaro ressaisir

Aleix Espargaro est l’un des grands pilotes de ces dernières années, mais pourtant, il doit déjà se ressaisir s’il veut perdurer en MotoGP. Son début de saison est assez inquiétant, alors qu’à de nombreuses reprises, l’Aprilia RS-GP qu’il met au point depuis 2017 était la meilleure machine. À déjà 34 ans, nous sommes peut-être devant la fin d’une ère pour le pilote Espagnol.

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Mais où est-il ?

 

C’est la question que je me suis trop souvent posé depuis le Grand Prix du Qatar. À vrai dire, à Losail, il était loin d’être ridicule avec un Sprint achevé en troisième place. Mais depuis, c’est maigre. Huitième le dimanche en raison d’un problème pneumatique – apparemment inexplicable, suivie d’une double huitième position au Portugal, circuit sur lequel son coéquipier Maverick Vinales a fait très forte impression. Cela s’est poursuivi aux États-Unis avec une cinquième place en Sprint suive d’un septième rang à l’arrivée en course, là où « Top Gun », son voisin de box, était largement supérieur au reste du plateau.

 

Aleix Espargaro ressaisir

Aleix est sans trop de solutions. Il semble content des améliorations aux tests de Jerez cependant. Photo : Michelin Motorsport

 

Puis vint Jerez, avec un week-end décevant de bout en bout, et sur tous les plans. Déjà, le vendredi, septième de la Practice mais relégué à près d’une demi-seconde de son compère. Cela lui assurait tout de même une place en Q2, mais il n’en a rien fait ; 12e (soit dernier du groupe), à plus de deux secondes. Il n’a pu enregistrer de temps significatif. Son Sprint s’est achevé trop vite, mais rien de comparable, encore, au Grand Prix dominical.

Déjà englué dans le peloton, il a tenté un dépassement plus qu’étrange sur Johann Zarco, avant de l’envoyer au tapis. La chute est bizarre, car on dirait qu’il lâche la moto, sans rien pouvoir faire, dans le carénage du Français qui avait tous les droits d’être énervé une fois l’épreuve achevée. Une erreur de cet acabit, aussi loin dans le classement pour des positions auxquelles il n’est pas habitué, est assez problématique.

Au Portugal, il confiait ne pas être à l’aise sur ce tracé. Mais que dire de Jerez, là où il était en pole position l’an dernier ? Il repart d’Andalousie avec zéro points, huitième du classement général.

 

Le début de la fin ?

 

Aleix Espargaro ressaisir

Aleix, pleine accélération. Quelle photo ! Michelin Motorsport

 

Avant l’entame, j’avais réalisé des pronostics concernant la place finale des deux pilotes Aprilia. Et même si je maintiens que Maverick Vinales aura bien du mal à réitérer son exploit d’Austin, je n’attendais certainement pas Aleix Espargaro si loin dans les épreuves. Aprilia perd de gros points, car il y avait de la place en ce début de saison. Personne ne s’empare clairement des commandes du championnat, plus ouvert que jamais.

Mais un peu comme Binder, Aleix Espargaro n’est absolument pas dans le coup. Sa moto fonctionne, de toute évidence – même Miguel Oliveira n’a pas été ridicule à Jerez, mais il ne peut rien y faire. Sa chute de dimanche dernier est presque symbolique. Il s’accrochait, jusqu’à ne plus pouvoir tenir.

Impossible d’exclure son âge de l’équation. Aleix Espargaro n’a plus rien à prouver, il a déjà réalisé des exploits que l’on pensait infaisables, comme cette victoire du côté de Silverstone l’an dernier. Assurément, il est parmi les pilotes avec la meilleure longévité de l’histoire, d’ailleurs bientôt troisième en nombre de départs toutes catégories confondues (derrière Valentino Rossi et Andrea Dovizioso). Mais n’est-ce pas là le début de la fin ? C’est une théorie à ne pas exclure, car malgré un physique au top, entretenu à coup de grands dénivelés positifs à vélo, personne ne résiste aux affres du temps.

Il avait brièvement évoqué la retraite l’an dernier, avant de se raviser et de toujours garder un guidon en 2025 dans le viseur. Mais sur ce point, j’ai mon avis, qui s’applique aussi à nous autres mortels ; en parler, c’est déjà y être un peu. Bien que je le considère comme une légende de ce sport, Aprilia ne doit pas faire de sentiments. Rivola et ses hommes ont une très bonne machine, il serait bête de gâcher ces années dorées avec des pilotes qui ne peuvent plus aller gratter les meilleures places. La piste Quartararo n’a pas abouti, mais il y aura d’autres occasions, peut-être chez Ducati qui regorge de talents. Immédiatement, la firme de Noale doit se pencher sur un successeur, et je dis ça en ayant conscience de son potentiel. Aleix peut encore aller gagner une course, un Sprint, mais je pense qu’à ce stade, Aprilia doit tourner la page ou au moins, se poser la question.

Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez ! Dites-le moi en commentaires !

 

Maverick Vinales n’en demandait pas tant. Lui a vu sa cote sur le marché grimper, ce qui contraste avec Aleix. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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