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Profitant de la pause forcée des pilotes MotoGP et d’une actualité sportive fortement moins fournie, nous vous proposons une galerie des principales personnalités francophones du paddock qui, chacune, représente un des innombrables rouages indispensables au somptueux spectacle que sont les Grands Prix.

On entend souvent parler de l’armada espagnole ou des troupes italiennes, mais vous allez découvrir que la colonie francophone, plutôt nombreuse et très unie, n’a pas à rougir de la comparaison.

Dans la lumière ou plus dans l’ombre, prolixe ou plus discret, chacun de ces hommes nous a partagé avec plaisir son univers et son actualité, avec toujours la même passion comme dénominateur commun.

Peu à peu, vous pourrez donc ainsi un peu mieux savoir qui sont, et ce que vivent aujourd’hui, par exemple Claude Michy, Piero Taramasso, Hervé Poncharal, Éric Mahé, Nicolas Goubert, Bernard Ansiau, Guy Coulon, Christophe Bourguignon, Florian Ferracci, Christophe Léonce, Jacques Roca, Marc van der Straten, Miodrag Kotur, Alain Bronec, Jacques Hutteau, Michel Turco, David Dumain, Michaël Rivoire, et bien d’autres.

Cette longue série d’interviews recueillie lors du dernier GP à Valencia a tout d’abord été diffusée sur le site officiel MotoGP.com dans une version peaufinée, avant d’être accessibles ici dans leur version brute.

Ainsi, au moment où reprendront les Grands Prix MotoGP, vous serez presque incollable sur la partie francophone d’un paddock particulièrement cosmopolite…


Quelle est votre année de naissance ?

« 1974 »

Comment le jeune David Dumain a attrapé la passion des sports mécaniques ?

« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela n’est pas du tout venu de mon environnement familial : personne ne faisait de la moto dans ma famille ! Mais j’habitais à Vesoul et la notoriété de Stéphane Peterhansel irradiait sur toute la région. Mes camarades de classe avaient des mobylettes et j’en ai acheté une, puis une 125cc de cross. J’ai ensuite fait du journalisme et ça m’intéressait de travailler dans la presse moto. J’ai fini par y arriver, et la boucle était bouclée. »

Quelles sont les grandes lignes de votre parcours ?

« Mon objectif a toujours été d’être journaliste. C’était très important pour moi. J’ai donc fait l’IPJ, l’Institut de Journalisme de Paris, après avoir réussi le concours. J’avais échoué plusieurs fois ailleurs mais celui-là, je l’ai eu. Je suis donc allé à Paris pendant deux ans puis j’ai passé un concours pour travailler à l’Équipe. J’y suis resté plusieurs mois avant de passer à France Football, mais ça ne m’intéressait pas trop et j’ai accepté une proposition de Moto Revue d’intégrer la rédaction. En fait, hormis le fait que je la pratiquais, je ne connaissais pas grand-chose à la moto, mais au bout de quelques mois je suis passé essayeur, où j’ai cassé quelques machines. Presque deux ans après, on a ensuite fondé un très beau magazine qui s’appelait l’Intégral. A Moto Revue, je m’étais lié d’amitié avec Thierry Tracan et on a commencé à faire des courses ensemble en Supermotard après avoir fait un stage de pilotage chez Sarron à Mérignac. On a donc fait pas mal de Supermotard puis on est passé à la vitesse tous les deux, en endurance, où on a fait le Bol d’Or ensemble. Donc la compétition est arrivée après le travail, et j’y passais tout mon temps et mon argent. Pendant 10 ans, j’ai donc été rédacteur en chef de l’Intégral aux éditions Larivière et, pendant ce temps-là, je faisais des courses d’endurance. Puis, Moto Journal m’a proposé la place de rédacteur en chef mais c’était conditionné au fait que j’arrête la compétition. J’ai donc arrêté la compétition car, à l’époque, c’était un hebdomadaire et c’était très exigeant, d’autant que j’étais quasiment le plus jeune face à des gens incroyablement doués dans tous les domaines, journalistes, photographes, maquettistes, mais avec parfois des caractères difficiles. Il a donc fallu que je mette toute mon énergie là-dedans ! Ça a duré 10 ans mais assez rapidement j’ai eu envie de refaire de la compétition. On a fait un pari avec Zef Enault et Laurent Cochet, et on a engagé une RC30 de 20 ans aux 24 heures Motos. J’avais réussi à convaincre ma direction de me laisser refaire de la compétition et, finalement, j’en ai fait plus que jamais ! C’était ma seule soupape car je devais rester au bureau alors que toutes mes équipes partaient sur les Grands Prix, ou faire des essais ou des reportages. Mais le journalisme est toujours resté ma priorité. »
« Au bout de 10 ans de Moto Journal, j’arrête parce qu’il n’y avait plus de budget de développement dans la presse écrite : quand on est rédacteur en chef et qu’on n’a pas de budget pour développer des projets, c’est très difficile ! J’ai donc arrêté de râler et je me suis pris en main en créant ma société. J’ai continué à travailler dans la presse écrite avec Moto Heroes et cela faisait quelques années que je travaillais un petit peu avec AB Moteurs et avec Eurosport pour des piges, donc j’ai créé un média audiovisuel sur les réseaux sociaux après en avoir imaginé le modèle économique avec mon associé. Sans Concession était née, une émission qui se déroule chez les concessionnaires un peu partout en France, puisque la proximité est ce qui m’a toujours intéressé et amené au journalisme. »
« Enfin, j’ai eu la chance d’être retenu pour commenter les Grands Prix sur Canal +. »

Durant tout ce parcours, quels ont été les moments les plus difficiles ?

« En 2014, j’ai eu un accident grave durant les 24 Heures Motos au Mans. Je venais de gagner les 24 heures de Barcelone trois mois avant, et c’était super, même si ce n’est pas le niveau du Mans. J’ai eu mon accident au bout de la ligne droite et je me suis cassé les vertèbres, ce qui m’a obligé à arrêter la compétition. Mais à 40 ans, c’est aussi ça qui m’a permis de réfléchir à ce que j’allais faire et c’est comme ça que j’ai décidé d’arrêter Moto Journal pour faire mon émission. »

A l’inverse, y a-t-il eu des moments particulièrement forts qui vous ont tiré des larmes de joie ?

« Oui, il y a eu deux moments ! Le premier, c’était en 2004. Je m’étais toujours posé la question de savoir si passer du journalisme traditionnel au journalisme moto très spécialisé était une bonne chose, car quand on est essayeur, on prend toujours des risques sur la route et on y pense. On se dit qu’au final, si on se fait mal, on aura eu tort… Mais le jour où on a fait le Bol d’Or avec Kevin Schwantz et Moto Revue, là je me suis dit que je m’en moquais et que même si je me faisais mal, je n’aurais pas eu tort ! Quoi qu’il arrive, je ne pourrai rien regretter de ce parcours ! »
« Le deuxième moment, c’est quand on a fait les 24 heures avec Moto Journal. Là, j’ai saisi qu’on était dans le vrai au niveau de la passion. C’était très dur mais c’était un moment un peu de félicité : j’ai savouré ça comme rarement ! »
« Ce sont les deux très beaux moments que j’ai déjà passés, et là, on vit encore une aventure différente avec Canal +. »

Pouvez-vous dresser un bilan de cette saison 2019 ?

« De manière un peu inattendue, on a eu une saison incroyablement riche. Après environ 25 ans d’Eurosport, on était un peu attendu au tournant, donc il fallait qu’on soit bons et qu’on travaille beaucoup. On savait que ce serait un peu difficile pour Johann Zarco chez KTM mais finalement Fabio Quartararo est arrivé et, en quelque sorte, nous a accompagné dans cette nouvelle aventure. Même si c’est un heureux hasard, on a eu de la chance car on a bénéficié du fait d’avoir Quartararo à suivre. Globalement, on a eu une chance inouïe car on a encore Valentino Rossi en piste, un garçon comme Márquez, Jorge Lorenzo jusqu’à la dernière course de cette année, deux français sur la grille : tout cela donne un spectacle incroyablement intense !
Le bilan, c’est énormément de travail. J’ai toujours été un gros bosseur, mais là, il y a énormément de travail en direct : je ne connaissais pas très bien mais ça demande énormément d’énergie. Donc ça, plus l’intensité de certaines courses, les performances de Fabio, le feuilleton Zarco et les exploits de Márquez, on a vécu une saison extraordinaire. »
« Je ne peux pas parler au nom de Canal +, mais je sais simplement qu’ils sont contents de la moto. Ils sont très heureux, très intéressés et ça les fait vibrer ».

Quelles sont les perspectives pour 2020 ?

« Ce qui est certain, c’est que Canal+ couvrira le MotoGP. Le bilan n’est pas encore définitivement tiré mais je pense que la façon dont on l’a couvert leur a plu. Maintenant je n’ai pas encore d’informations, ni sur le dispositif, ni sur la façon dont on va traiter les choses. La seule chose que je sais, c’est que ce sera fait de belle manière, au moins comme on l’a fait cette année. »

Quel est votre moyen de déplacement au quotidien ?

« Je roule tous les jours avec une Yamaha Tracer 900 depuis maintenant deux ans et demi. Ça me permet de circuler dans Paris de manière efficace. »


Dans la même série, retrouvez les interviews exclusives d’Hervé PoncharalClaude MichyPiero Taramasso, Christophe Bourguignon, Éric Mahé, Marc van der Straten,  Nicolas Goubert, Guy Coulon, Christophe Léonce, Jacques Roca, Michel Turco et Miodrag Kotur.