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Profitant de la pause hivernale des pilotes et d’une actualité moins fournie, nous vous proposons une galerie des principales personnalités francophones du paddock qui, chacune, représente un des innombrables rouages indispensables au somptueux spectacle que sont les Grands Prix.

On entend souvent parler de l’armada espagnole ou des troupes italiennes, mais vous allez découvrir que la colonie francophone, plutôt nombreuse et très unie, n’a pas à rougir de la comparaison.

Dans la lumière ou plus dans l’ombre, prolixe ou plus discret, chacun de ces hommes nous a partagé avec plaisir son univers et son actualité, avec toujours la même passion comme dénominateur commun.

Peu à peu, vous pourrez donc ainsi un peu mieux savoir qui sont, et ce que vivent aujourd’hui, par exemple Claude Michy, Piero Taramasso, Hervé Poncharal, Éric Mahé, Nicolas Goubert, Bernard Ansiau, Guy Coulon, Christophe Bourguignon, Florian Ferracci, Christophe Léonce, Marc van der Straten, Miodrag Kotur, Alain Bronec, Jacques Hutteau, Michel Turco, David Dumain, Michaël Rivoire, et bien d’autres.

Cette longue série d’interviews sera tout d’abord diffusée sur le site officiel MotoGP.com dans une version peaufinée, avant d’être accessibles ici dans leur version brute.

Ainsi, au moment où reprendront les Grands Prix, vous serez presque incollable sur la partie francophone d’un paddock particulièrement cosmopolite…


Christophe Léonce, chef-mécanicien de Pol Espargaró chez Red Bull KTM Factory Racing

Quelle est votre année de naissance ?

« 1970 ».

Comment le jeune Christophe Léonce a attrapé la passion des sports mécaniques ?

« À Toulon, mon père était militaire et nous a appris la mécanique très jeune, avec mon frère. À 12 ans, je savais déjà démonter un moteur de cyclomoteur. Puis, nous avons rencontré Jean-François Baldé qui n’habitait pas très loin de chez nous, à Hyères, et nous y allions pour travailler sur des vieux véhicules dès que nous en avions le temps. Cela a commencé comme ça. »

Quelles sont les grandes lignes de votre parcours ?

« Un jour, en 1987, Jean-François Baldé m’a proposé de devenir aide-mécanicien, et comme à l’époque je faisais quelque chose qui m’intéressait pas vraiment, j’ai accepté. Au final, c’est donc lui qui m’a tout appris ! On a passé deux années et demie ensemble mais il a arrêté de piloter fin 1989. La saison suivante, j’ai trouvé du travail en Espagne au sein du team officiel Repsol Honda. À l’époque, il y avait déjà d’autres Français comme André Laugier et Gilles Bigot. J’y ai travaillé deux ans avant de revenir en France faire mon service militaire. »
« En 1993, j’ai intégré l’équipe de Sito Pons avec Alberto Puig et je suis resté en Espagne un an de plus avec Carlos Cardus qui roulait sur une Honda 250 NSR d’usine, jusqu’en 1995 où je suis rentré dans l’équipe de Erv Kanemoto avec Alex Barros en 500cc. L’année suivante, le pilote était Luca Cadalora puis on est retourné en 250cc en 1997 et 1998 avec Max Biaggi. »
« J’ai fait une saison chez Gresini avec Loris Capirossi mais, en 2000, Max Biaggi m’a fait rentrer dans le team officiel Yamaha Marlboro: je suis resté huit années avec lui, d’abord chez Yamaha, puis chez Honda Kamel, puis chez Repsol Honda HRC. Quand il est parti pour aller en Superbike, je suis resté chez Honda pour m’occuper d’un pilote prometteur qui arrivait à l’époque, Dani Pedrosa. Cela a duré de 2006 à fin 2014, puis j’ai fait une année avec Jack Miller dans le team LCR de Lucio Cecchinello avant d’intégrer le projet KTM. »

Durant tout ce parcours, quels ont été les moments les plus difficiles ?

« Il n’y a pas eu d’année particulièrement difficile mais il n’y a jamais eu d’année facile. Toutes les années sont compliquées car il faut être extrêmement concentré dès le début de saison sur son travail. Je n’ai jamais douté et je n’ai jamais eu envie d’arrêter, car mon métier est quelque chose qui me passionne vraiment, mais je n’ai jamais trouvé d’année facile. »
« Peut-être que ma plus grande déception est l’année 2012, où, avec Dani Pedrosa, on a vraiment raté le titre pour deux courses en fin d’année. L’une était Misano où on a connu un problème sur la ligne de départ, l’autre en Australie où il est tombé et a perdu le championnat. Le titre semblait vraiment pour nous, mais on n’a pas pu le prendre à cause de petits problèmes. Ça montre vraiment que tous les détails sont importants dans les courses à haut niveau. »

A l’inverse, y a-t-il eu des moments particulièrement forts qui vous ont tiré des larmes de joie ?

« Non. Personnellement, je dirais simplement que je suis relativement content de tous les choix que j’ai dû faire. Notre métier est très aléatoire, mais je suis toujours allé là où j’avais vraiment envie d’aller. C’est une grande satisfaction. »

Pouvez-vous dresser un bilan de cette saison 2019 ?

« Pol Espargaró est un garçon qui se donne toujours à 100 %, voire parfois 120 % lors des qualifications, et, pour le projet, c’est vraiment ce qu’il faut. L’année dernière, on a fait une bonne année mais comme on était assez loin, il était assez facile de se rapprocher. Cette année, cela a été un petit peu plus difficile et j’aurais bien aimé que l’on fasse un peu mieux. On a avancé par paliers pour franchir des sortes de murs, et, parfois, on a mis un petit peu de temps à trouver la solution. Pour être honnête, je ne suis pas déçu car je comprends pourquoi, mais je m’attendais à un peu mieux, même si nous n’avons que trois années d’expérience à ce niveau face à des constructeurs qui en possèdent plus de vingt. On s’est donc rendu compte qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire, mais cela fait partie de la compétition et du challenge à relever. »

Quelles sont les perspectives pour 2020 ?

« On a beaucoup d’espoirs car on a des nouvelles motos qui arrivent et du nouveau matériel à essayer. J’espère et je pense que notre moto va s’améliorer et qu’on va pouvoir fournir aux pilotes quelque chose qui leur permettra de se battre plus en avant. »

Quel est votre moyen de déplacement au quotidien ?

« En voiture, car je n’ai pas le permis moto (rires), mais cela ne m’a pas empêché de faire du Supermotard pendant longtemps, ni de participer encore aujourd’hui des événements classiques avec des motos de course en Italie, là où je vis avec mon épouse qui est la fille de Renzo Pasolini. Je n’ai pas eu la chance de le connaître mais son souvenir est encore très présent en Italie. »

 


Dans la même série, retrouvez les interviews d’Hervé PoncharalClaude MichyPiero Taramasso, Christophe Bourguignon, Éric Mahé, Marc van der Straten,  Nicolas Goubert et Guy Coulon.

 

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