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A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique (“Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…

Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.


Qu’avez-vous trouvé en cette fin de saison, et qu’avez-vous trouvé aujourd’hui ?

Johann Zarco: « J’ai trouvé de la confiance et des retours d’information quand je suis sur la moto. Je ressens beaucoup plus de choses et c’est l’expérience d’une année. Pour le test, nous avons fait de très bons essais hier et j’ai été en mesure de jouer davantage avec la nouvelle moto. J’ai eu ce feeling de pouvoir mettre la moto globalement où je le souhaitais. Mais je n’étais pas plus rapide, c’était le même chrono. Aujourd’hui, nous avons essayé de travailler davantage avec le pneu usé, comme il l’est de la mi-course jusqu’à la fin de course, pour voir si nous obtenions de meilleurs chronos. Il est toujours compliqué d’analyser si nous sommes plus rapides ou pas en rythme de course, mais au moins, quand j’ai changé d’une moto à l’autre, la différence n’était pas très importante, donc c’était bien pour comparer les choses. Maintenant, quand nous analysons ces deux journées d’essais, à mon avis, la moto 2017 me procure plus de possibilités de prendre du plaisir et d’être rapide. Et comme nous avons fait les mêmes chronos qu’avec l’ancienne moto, je peux dire nous ne sommes pas au maximum de la moto, alors que je pense maintenant que j’étais au maximum avec l’ancienne moto. Je vais travailler sur moi-même pour encore mieux utiliser la moto dans le futur, et nous allons trouver, avec l’équipe, les bons réglages pour être en mesure de faire 1’29 à Valence, c’est-à-dire d’être plus rapide sur un tour, puis pouvoir se sentir à l’aise après la mi-course et conserver ce contrôle tout en restant rapide. »

Vous avez dit hier que la moto 2017 vous prenait moins d’énergie. Le confirmez-vous aujourd’hui ?

« Oui ! Nous avions deux motos à essayer de nouveau, dont celle que j’ai déjà essayée hier. En fin de journée, je peux le confirmer de nouveau : je dépense moins d’énergie avec celle-là. Pour le moment, nous ne sommes pas super rapides, mais dépenser moins d’énergie est un point que nous devons conserver car c’est extrêmement important quand vous voyagez à travers le monde pour conserver une facilité sur la moto. Je veux donc conserver cela et travailler dessus. »

Avez-vous détecté un point faible particulier sur la moto ?

« Je pense que c’est gérer l’adhérence arrière. C’est toujours le commentaire de tous les pilotes. Pour le moment, l’adhérence arrière peut être le point faible, mais c’était également le point faible avec l’autre moto, donc nous verrons bien. Pour moi, ce n’est pas un problème de châssis mais une question de réglages. Quand nous aurons trouvé un bon équilibre là-dessus, je pense que la moto sera très compétitive. »

Avez-vous regardé les réglages utilisés par Viñales et Rossi durant cette saison ?

« Non, je ne les ai pas regardés. Je laisse vraiment mon équipe analyser cela. Quand j’ai une moto avec laquelle je me sens bien, peut-être grâce à ma façon de la régler, c’est mieux pour travailler sur ce genre de ressenti et pour progresser dans ce domaine des sensations du pilote. »

Vous avez un style de pilotage proche de Jorge Lorenzo qui a aidé à développer la Yamaha 2017. Pensez-vous que c’est à cause de cela que vous vous sentez mieux avec cette moto que les pilotes officiels ?

« C’est possible. Je n’y avais pas pensé. Mais quand je regarde une vidéo de Lorenzo en train de piloter la Yamaha, je pense qu’il était parfois incroyable, et cela signifie qu’il comprenait parfaitement comment piloter la Yamaha. Valentino et Maverick le comprennent également, car ils ont gagné des courses et effectué des records du tour. Mais Lorenzo était parfois au-dessus de tout le monde, et cela signifie que, quand tout va bien, nous pouvons être très rapides, et j’essaie d’atteindre ce niveau de pilotage. »

Vous suivez la Formule 1 ?

« Non. »

Vous connaissez Max Verstappen ?

« Peut-être de nom, mais je ne peux rien dire… »

Alors comment gérez-vous le fait d’être souvent plus rapide que les pilotes officiels en cette fin de saison ? Comment gérez-vous cette pression ?

« Ce n’est pas une pression, c’est simplement du bonheur ! Quand vous pouvez être dans le top trois des pilotes MotoGP, cela signifie que vous êtes dans le top trois mondial. Vous pouvez ressentir de la pression, mais si vous le prenez dans l’autre sens, c’est juste ce dont vous rêviez. Donc, appréciez-le ! »

Es-tu content de cette fin d’essais ?

« Oui, ça va. J’ai eu une petite chute qui m’embête un peu, mais ça peut arriver. Je pense que c’est une moto dont je sens qu’elle peut mieux faire, et j’essaie des choses. Là, ce n’est pas passé, donc j’ai chuté. C’est pour cela qu’il ne faut pas se miner pour cette chute dans le virage quatre, mais plus analyser que c’est une faute de ma part. Je n’ai pas su gérer comme il le fallait, mais si j’ai voulu aller jusqu’à ce point, c’est que la moto me faisait sentir que c’était possible. »

En pneus usés, elle semble plus délicate que la 2016 ?

« Non. Vraiment, quand les pneus sont usés, c’est difficile d’analyser parce qu’ils ne s’usent jamais vraiment de la même façon. Il faut vraiment savoir analyser si c’est le pneu où la moto, et qu’est-ce que tu peux demander au pneu et à la moto. Mais voilà, moi j’ai fait mes tours, j’ai donné mes commentaires, et l’équipe a analysé. »

Tu as donc confirmé la facilité au freinage ?

« Oui, je l’ai confirmée et je crois que c’est un point important pour préparer des courses et des bagarres. Ça, c’est vraiment le point technique qui s’est répété, que ce soit en pneus neufs ou en pneus usés. Après, il faut la performance pure sur un tour, et là, samedi, je ne pouvais pas mieux faire que 30.2. Aujourd’hui, j’ai fait 30.3 et 30.4, mais c’est surtout fait beaucoup de tours en dessous des 31, en voulant essayer. C’était davantage possible de le faire, et j’ai juste pas trouvé le passage qu’il fallait. »

Tu es donc content d’aller assez rapidement continuer à apprivoiser cette moto à Sepang ?

« Oui. Oui, oui. Simplement parce que Sepang, c’est une super piste pour rouler. Je ne suis pas encore blasé du MotoGP (rires). Ça ne fait qu’un an et je suis simplement heureux d’aller sur la moto et de rouler. Par rapport à ce qu’on a essayé aujourd’hui d’une moto à l’autre, on va continuer ça sur une piste différente. »

Tu as dit que tu pensais avoir les éléments pour gagner des courses en 2018. Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

« Déjà, le résultat au classement, quand je vois que je ne suis pas loin des premiers, ce que j’ai pu expérimenter lors de mes trois dernières courses. Et mon année d’expérience qui fait que notre travail de cet hiver pendant les tests ne sera pas le même que celui que j’ai pu faire il y a un an. Tant qu’à faire si on peut, ce sera donc un travail, pour préparer des victoires. Au niveau de l’objectif, c’est tout à fait différent. Une fois que l’on voit les classements de la fin de l’année, et même là lors de ces tests, c’est un objectif à viser. Parce qu’on ne va pas viser un top cinq quand on termine une journée quatrième ou troisième. Il faut viser une victoire. »

Guy Coulon est content du travail effectué pendant ces tests ?

« Oui ! Je pense qu’il est même plus content que moi (rires). Donc c’est une bonne chose. »

Tu disais que tu étais un peu fatigué. C’est normal ?

« Oui, c’est normal. Faire beaucoup de tours avec des pneus usés, ça bouge plus sur la moto, le corps se fatigue un peu plus, et là, à la fin, j’ai senti que j’étais un peu usé, donc on a bien terminé. »

Quelles sont les dates des essais à Sepang ?

« 27 et 28. Mais je pense que les résultats seront vraiment confidentiels. Après, peut-être juste un commentaire pour dire que tout s’est bien passé. On verra. »

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