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Mentionner le nom de James Hunt c’est parler d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Bien que, dans ce cas, il faudrait encore repousser sans doute d’une décennie. Hunt était un pilote de Formule 1 fantasque d’une époque dangereuse et insouciante, révolue, représentant l‘exacte antithèse de son rival du moment qui n’était autre que le grand Niki Lauda. Un Anglais décalé qui avait tout de même réussi à être Champion du Monde de Formule 1 en 1976. Une race d’homme perdue ? A voir, car en moto, ledit Hunt aurait pris l’apparence de Scott Redding. C’est du moins ce que certains pensent. Ainsi son chef mécanicien Giovanni Crupi…

Après une carrière passée en Grand Prix, MotoGP y compris, Scott Redding est parti se refaire une santé dans son pays dans la catégorie BSB. Une première saison qui a été un coup de maître puisque l’Anglais a été titré au guidon d’une Ducati Panigale V4 R qu’il découvrait. Une performance qui lui vaut à présent l’honneur de se préparer pour une campagne en WSBK, qu’il fera sous les couleurs officielles de Borgo Panigale.

Un retour en force qu’un homme a favorisé. Il s’agit de son chef mécanicien Giovanni Crupi, avec qui s’est établie une complicité qui permet de révéler un Redding sous son meilleur aspect. L’Italien explique ainsi : « Scott est un gars très intelligent, il étudie les données et il apprend de ses adversaires. » Une description qui étonne. Car l’Anglais donnait jusque-là la forte impression d’un dilettante.

Mais l’Italien insiste : « Scott n’est pas un garçon obligé de faire le pilote ultra professionnel qui se couche tôt le soir, qui vit enfermé dans des gymnases et qui ne publie que des interviews pilotées. Scott est comme ça. Il est jeune et veut s’amuser. Quand il entre dans le box, cependant, je vous assure qu’il est une personne complètement différente et à partir de là, vous comprenez toute l’étendue de son expérience et de sa détermination. »

Une ambivalence qui rappelle quelqu’un. Et Crupi nous rafraîchit ainsi la mémoire : « « je le vois comme un James Hunt de la moto moderne, mais avec une expérience beaucoup plus technique et beaucoup plus consciente de la préparation physique nécessaire. Je vous assure qu’il s’entraîne comme un forcené. »

Voilà qui est dit. Mais comment Redding a-t-il réussi à apparaître ainsi sous son meilleur jour ? Le chef mécanicien donne une piste… « Je crois que Scott est un jeune homme qui a certainement une longue carrière derrière lui. Mais il lui a toujours manqué une figure peut-être pas “paternelle”, mais certainement un frère aîné, qui l’aurait conseillé. Dans la deuxième manche à Thruxton, il était furieux d’avoir été pénalisé. Je me suis accroupi devant lui, lui montrant les temps des secteurs individuels dans le tour incriminé, expliquant que malheureusement, cela est clairement écrit dans le règlement et qu’il en est ainsi pour tout le monde. »

Il termine : « le lendemain, il m’a écrit un message me remerciant beaucoup pour ce que j’avais fait, me disant que personne ne s’était occupé de lui comme ça auparavant, le laissant faire des erreurs sans se soucier des conséquences. C’est peut-être cet épisode plus que d’autres qui lui ont donné cette confiance en moi. »

En 2020, Scott Redding sera un officiel Ducati en WSBK avec Chaz Davies à ses côtés. Un futur client pour Jonathan Rea ? On verra, mais en attendant, on pourra compter sur lui pour mettre de l’ambiance dans la catégorie…

 

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