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MotoGP

Le paddock des Grands Prix est sorti de la pression exercée par une saison MotoGP aux grands enjeux, et c’est comme si, soudainement, il découvrait les impératifs de la prochaine échéance 2023. Soit non seulement un calendrier à 21 épreuves, mais aussi deux nouveaux Grands Prix lointains, une période concentrée qui imposera un célibat géographique de deux mois, et aussi, des courses sprint, qui vont sérieusement augmenter la charge sans pour le moment garantir plus de primes… Mais personne ne peut jouer décemment la mauvaise surprise. Tout le monde avait signé pour que tout ça arrive…

La grogne du paddock était à peine perceptible jusqu’à ce que Stefan Pierer, PDG de KTM, et Hubert Trunkenpolz, tout aussi bien placé dans l’organigramme de Mattighofen ne sortent du bois pour annoncer sur Speedweek : « nous voulons 18 courses, un maximum de 20. Nous n’avons pas besoin de trois événements en Espagne et nous n’en avons pas besoin non plus de deux en Italie. Chaque pays ne devrait avoir qu’un seul Grand Prix ». Et le duo est allé jusqu’à s’interroger sur l’expédition au Kazakhstan alors que, pour l’Inde, il a reconnu qu’il y avait matière à discuter.

Certes, mais KTM a été l’un des signataires du nouveau contrat de développement de cinq ans que le promoteur Dorna avait présenté peu avant l’effondrement du monde d’avant. Toutes les usines MotoGP, comme l’ensemble des équipes, avaient alors accepté la mise en place d’une saison à 22 courses. La crise sanitaire est passé par là, faisant de la campagne 2020 une compétition à 14 rendez-vous, mais monde d’après ou pas, cet événement mondial n’aura été qu’un moratoire. L’actionnaire qui est un fonds de pension canadien veut voir un retour sur investissement, si bien que Dorna a repris mis la marche en avant, et même forcée, puisque le temps perdu est aussi de l’argent.

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MotoGP : « t’as signé, c’est pour… »

Cela nous donne cette physionomie qui ne réjouit pas les protagonistes. Les courses sprint sorties du chapeau sont la surprise du chef qui laisse les équipes se débrouiller avec leurs pilotes au sujet des primes au résultat qui devraient en découler. Ou pas ! Cal Crutchlow a soulevé le lièvre, et Carlo Pernat tire dessus à feu nourri. Mais il y a surtout ça : les sept événements en Asie, en Australie et au Moyen-Orient entre le 24 septembre et le 19 novembre.

Une série qui n’offrira que deux week-ends de libre en deux mois. Or, personne ne veut être loin de sa famille pendant deux mois. La saison débute fin mars à Portimao et trois week-ends libres ont été fixés pour mai, alors que les courses se succèdent rapidement en septembre, octobre et novembre. Mais il faut bien faire son calendrier en évitant le plus possible les rendez-vous communs avec la Formule 1…

Alors ? Eh bien advienne que pourra. Car Dorna à un contrat signé et même si des clauses malignes ont été ajoutées en bas du document, le paddock n’a pas les moyens d’une contestation. Car il dépendant économiquement largement d’un Carmelo Ezpeleta sans qui, reconnaissons-le, peu aurait survécu à la crise sanitaire qui s’est immédiatement conjugué en crise financière. « T’as signé c’est pour… ». On connait la suite.

Francesco Bagnaia

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