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Danilo Petrucci KTM

Danilo Petrucci ne connait pas des débuts faciles au guidon de la KTM. Il a du mal à y caser ses un peu plus de 1m81 et ses quelques 80 kilos, une morphologie qui n’est pas anodine en MotoGP, la catégorie préférant clairement les tailles de jockey.  Cela ne l’a cependant pas empêché de gagner deux Grands Prix ces deux dernières saisons et de finir aux portes du top 5 du championnat en 2019. Mais c’était avec une Ducati bien connue, alors que la RC16 est à découvrir et qui plus est dans une campagne où elle ne bénéficie plus forcément des bons pneus. Rien n’est simple pour le vaillant Petrux qui, cependant, croit fermement en des jours meilleurs.  

En trois Grands Prix, Danilo Petrucci recense une chute, une procession pour un classement hors des points et une éclaircie au Portugal qui lui a permis de récolter trois points. Un ensemble qui a aussi révélé les mêmes problèmes : un déficit de vitesse en ligne droite, une phase de freinage à optimiser qui gâche la partie d’exploitation des virages, et une différence de chronos insuffisante entre les conditions de course et celles pour les qualifications. Ce qui fait beaucoup et induit une remise en question du style de pilotage en même temps qu’un travail profond sur la machine.

Le pilote Tech3 KTM en a bien conscience. Il présente ainsi sa situation : « au Portugal, je n’ai pas réussi une qualification parfaite, mais nous nous sommes un peu améliorés. J’ai commis des erreurs à chaque tour de qualification. C’était ennuyeux. Nous avons amélioré le comportement au freinage, mais le comportement en virage a souffert de cette configuration. Le principal problème jusqu’à présent est qu’avec des pneus neufs, nous ne nous améliorons pas suffisamment par rapport à nos adversaires lorsque nous chassons le chrono en FP3 ou en qualifications. En qualifications, je n’ai été que 0,4 seconde plus rapide que lors des essais libres avec des pneus durs usés. Nous devons réaliser des différences plus importantes à l’avenir. J’étais le seul pilote KTM à utiliser les pneus durs aux essais, même pour le seul tour rapide ».

Le pilote de 30 ans ajoute au sujet de son Grand Prix du Portugal : « nous avons également perdu plus de temps en FP4. J’étais derrière Miguel Oliveira en FP4. Il a pris d’autres trajectoires, il connaît très bien ce tracé, il a toujours été rapide là-bas. J’étais plus rapide à certains endroits et j’ai eu du mal dans d’autres. Je dois mieux connaître la moto. Parfois, je pense que je suis à la limite lors du freinage. Mais quand je lâche les freins, je me sens trop lent en virage. Je dois tirer davantage de la moto. Jusqu’à présent, j’ai eu plus ou moins le même rythme avec des pneus neufs et usés. Cela nous aide dans les courses ».

Danilo Petrucci : « je fais de mon mieux »

Petrux termine : « mais si nous ne pouvons pas utiliser l’adhérence supplémentaire des pneus neufs, nous sommes trop loin sur la grille. Jusqu’à présent, je ne suis pas satisfait des résultats. Je veux avancer à Jerez. Nous devons réussir à utiliser l’adhérence supplémentaire des pneus tendres et à améliorer ma sensation. Pour ce faire, nous avons besoin d’une configuration qui convienne mieux à mon style de pilotage et à mon physique ».

Malgré le début de saison modeste, le pilote d’usine KTM est confiant pour les prochaines courses : « j’étais optimiste avant même le départ au Portugal. Mais j’étais trop lent en course dans les lignes droites. C’est pourquoi j’étais sans défense. Je fais de mon mieux et je constate que je suis assez compétitif dans certains secteurs. Nous devons juste continuer à travailler. Nous recherchons également une solution qui met moins de pression sur le pneu avant. J’ai des années d’expérience en MotoGP et j’espère pouvoir aider KTM à corriger quelques faiblesses ».

Petrucci attend avec impatience ce mois de mai et les courses au Mans et au Mugello. « J’étais le dernier vainqueur là-bas » rappelle-t-il. Cependant, il sait également : « nous avons encore beaucoup de travail à faire ».

Chez KTM on reconnait que la nouvelle allocation Michelin qui a supprimé un de ses pneus durs à l’avant préféré lui cause préjudice. Miguel Oliveira peste sur cette nouvelle situation imposée aux RC16. Cependant, on note que Brad Binder arrive tout de même à faire de bons résultats en MotoGP, comme celui du Portugal où il a accroché un top5, non loin du podium, et alors qu’il s’était élancé de la seconde partie de la grille de départ.

 

Chez KTM, on n’abandonne pas l’Italien qu’on est allé chercher chez Ducati. Le directeur sportif Pit Beirer fait ainsi le point sur la situation de Danilo Petrucci : « après la course au Portugal, nous avons vu d’après les données que Danilo pilote une moto complètement différente de celle de tous nos garçons en raison de son poids corporel. Il a un empattement plus long et une suspension plus dure, car il est bien sûr plus lourd et plus gros. Son chef d’équipe Sergio Verbena et Danilo ont demandé l’autorisation pour cette installation. Mais jusqu’à présent, cela n’a pas fonctionné de manière optimale. Nos ingénieurs vont donc s’immiscer beaucoup dans le travail de coordination à Jerez, car nous devons offrir à Danilo une meilleure base ».

« Il ne se sent pas encore à l’aise sur la KTM. Bien sûr, il aura besoin d’une moto plus rigide que nos autres pilotes de MotoGP. Cela lui donne bien sûr un transfert de poids complètement différent lors de l’accélération et du freinage. Nous lui apporterons donc de nouvelles pièces à Jerez, avec l’aide desquelles il devrait ressentir une amélioration. Le gars ne se sent visiblement pas encore à l’aise sur notre moto. Nous devons l’aider.  »

Platz 13 in Portugal: Danilo Petrucci

 

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