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Si le meilleur chrono de Danilo Petrucci  lors des tests MotoGP à Sepang a été fait avec un pneu arrière “normal”, les meilleurs temps des pilotes Pramac Francesco Bagnaia et Jack Miller (2e et 3e) et de Andrea Dovizioso (4e) ont été faits avec le nouveau pneu arrière Michelin, classé tendre/médium mais utilisant surtout une nouvelle technologie d’assemblage de ses composants.

Pierro Taramasso, Directeur 2-roues Michelin Motorsport, a ensuite expliqué que ce nouveau procédé permettait d’obtenir des pneus beaucoup plus réguliers, quelles que soient les conditions d’adhérence et de températures.

Une nouvelle qui apparaît assurément excellente aux yeux des teams Yamaha qui ont grandement souffert pendant 2 ans d’une inconstance de leurs performances justement liées au changement, même très minimes, de conditions d’adhérence et de températures !

Nous reportons ici l’intégralité des propos de Piero Taramasso, un peu avant la fin du 3e jour d’essais  : « jusque-là, je suis très heureux car la météo est très bonne et nous avons pu faire beaucoup de travail. Maintenant, nous avons beaucoup de données à analyser. Comme vous le savez, nous sommes venus ici avec quelques solutions nouvelles : une gomme avant à mi-chemin entre tendre et médium, et deux nouveaux composés arrière, un tendre et un médium. Jusqu’à maintenant, les résultats sont très bons et si nous les confirmons au Qatar, nous introduirons ces pneus pour cette saison. Le plan est donc d’introduire le pneu avant dès le Qatar, et pour l’Argentine et Austin,  alors que nous pourrons utiliser le pneu arrière à partir de Jerez, Barcelone et le Mugello ».

Le temps le plus rapide d’aujourd’hui a-t-il été réalisé avec ce nouveau pneu ?

« Aujourd’hui, pas encore. Danilo a réalisé le meilleur tour avec le pneu tendre standard utilisé l’année dernière, mais du 2e au 4e temps je pense qu’ils ont utilisé le nouveau composé ».

Vous attendiez-vous à ce genre de performances ?

« Je savais que le nouveau composé avait un bon potentiel et qu’il serait fort et rapide. Mais honnêtement pas autant que ce que nous pouvons voir maintenant ».

Pensez-vous que vous pourrez dupliquer ces performances avec des températures plus basses ?

« Je le pense. Nous devons vérifier sur différents circuits et avec des températures différentes, mais d’après notre expérience, quand ils fonctionnent ici, en particulier les pneus tendres, ils fonctionnent généralement de la même façon avec des conditions plus fraîches. C’est une nouvelle technologie que nous avons déjà utilisée l’année dernière avec un pneu tendre, et cela nous avait procuré une très large fenêtre d’utilisation et une grande régularité. Nous avons donc appliqué cette technologie à d’autres gommes ».

Quand vous dites « nouvelle technologie », cela concerne la carcasse ?

« Non, il s’agit d’une façon différente de mélanger les composants ».

Vous dites que vous pensez que vous aurez une plus large plage d’utilisation de températures…

« Oui, c’est correct ».

Cela sera donc particulièrement appréciable sur les circuits européens qui peuvent présenter des températures très différentes ?

« Oui. C’est ce que nous avons expérimenté l’année dernière. Nous avons introduit un mélange avec cette technologie et il a fonctionné sur différents circuits et avec une large fenêtre de différentes conditions climatiques. C’est donc une bonne chose et les pilotes aiment ça ».

Les tours rapides ont été faits avec ça ?

« Danilo était avec un ancien pneu tendre, mais les 2e, 3e et 4e étaient avec le nouveau pneu. Mais peut-être en fin de journée, ils ont changé ».

La piste était entre 40 et 65° ?

« C’était très très chaud et c’était très très adhérent. Le premier jour, nous avons pu constater un peu de blistering. C’était très léger. Mais c’était mieux le 2e jour et nous n’avons pas vu ça aujourd’hui. Mais à coup sûr, les températures sont ici très difficiles pour les pneus, en particulier ici car vous obtenez de très hautes températures dans les longues lignes droites ».

Quel était le maximum que vous avez pu mesurer ?

« Ici, dans la pitlane, le maximum que nous avons mesuré était de 59° ».

Tous les teams disent qu’ils travaillent pour préserver les pneus. Vous fournissent-ils davantage de données dans ce sens et mettent-ils la pression sur vous pour avoir des pneus qui durent plus longtemps ?

« Pour préserver les pneus durant la course ? »

Oui, ou lors des longs runs.

« Vous savez, j’espère qu’avec cette technologie, nous augmentons l’adhérence, nous augmentons la fenêtre d’utilisation et nous augmentons également la constance. J’espère donc que ce sera un pas en avant pour aider ces pilotes à ne pas préserver leurs pneus. Une autre façon est de ne pas faire un choix agressif, car très souvent, ils se plaignent que les pneus perdent de l’adhérence et que les chronos augmentent, mais c’est parce qu’ils prennent la spécification tendre. S’il prenait le médium ou le dur, à coup sûr ils ne rencontreraient pas ce problème ».

Est-ce que le fait que Michelin travaille également dans beaucoup d’autres disciplines vous aide à faire cette avancée, où est-ce spécifique à la MotoGP ?

« Je ne sais pas si je peux répondre, mais comme je suis heureux, je vais vous répondre : oui, c’est une technologie que nous utilisons également pour les voitures. Cela fonctionne pour les deux, et bien sûr cela nous aide avoir des informations en provenance de différentes sortes de compétitions ».

Cela sera-t-il appliqué aux véhicules de série ?

« Oui, c’est correct. C’est quelque chose dont vous pouvez voir les résultats très rapidement et que vous pouvez appliquer très rapidement ».

 

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