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MotoGP Ducati

Ducati est la marque du moment en MotoGP. Clairement, la Desmosedici GP23 est assurément l’une des meilleures machines de l’histoire des Grands Prix. Elle succède à la GP22, qui n’était pas beaucoup moins dominante sur les circuits du mondial. Avec quatre championnats constructeurs consécutifs, n’est-on pas en train de voir émerger une nouvelle dynastie ? Analyse.

 

Ducati écrase le MotoGP

 

Tout d’abord, commençons par définir le terme « dynastie ». En sports, une dynastie est une période de domination d’une équipe. C’est relativement simple, mais il faut que la période soit marquée par des succès même si tous les titres ne reviennent pas à ladite équipe. Un exemple très simple ; la « dynastie » Rossi s’étend de 2001 à 2009 même s’il a perdu deux championnats en 2006 et 2007. Pareil pour les Bulls de Chicago en basketball dans les années 1990, ou le FC Barcelone de Pep Guardiola à la fin des années 2000 et au début des années 2010.

Ainsi, si l’on compte les titres pilotes, Ducati en compte un seul depuis 2020, date du premier championnat constructeur dans cette nouvelle ère. Mais c’est l’accumulation des victoires, la fréquence des exploits et surtout, la variété des vainqueurs qui me fait dire qu’il s’agit d’une dynastie de marque. Au guidon de la création de Gigi Dall’Igna, beaucoup ont été très forts, ce qui joue même en la défaveur de Pecco Bagnaia, pourtant significativement meilleur que les autres. Lorsque la saison sera terminée, je reviendrai sur ce point qui me passionne.

 

MotoGP Ducati

C’était plié après le Sprint à Mandalika. Photo : Michelin Motorsport

 

Mais il faut aussi le reconnaître ; un peu comme avec Suzuki à la fin des années 1970, on a une multitude de très bons pilotes qui parviennent à faire performer l’Italienne. Depuis le début de cette « ère rouge », on a remarqué Andrea Dovizioso, Danilo Petrucci, Jack Miller, Johann Zarco, Jorge Martín, Pecco Bagnaia, Enea Bastianini, Marco Bezzecchi et même, Luca Marini dans une moindre mesure. Concernant le début de cette période dorée, on peut prendre en référence l’année 2020 car la victoire au classement constructeurs fait date, mais on en trouve les prémices depuis la percée de Jorge Lorenzo en 2018. J’ai vraiment l’impression que ce transfert XXL permit à la firme de passer dans la dimension des gagnants. D’ailleurs, on peut assez tranquillement affirmer que la Ducati Desmosedici est la meilleure machine depuis au moins 2019, si ce n’est 2018 ; Andrea Dovizioso ne pouvait rien face à un Marc Márquez génial mais déjà esseulé chez Honda.

Oui, le fait d’en avoir huit sur la grille aide, mais attaquer la firme pour cette raison est absolument illogique. C’est une décision business très intelligente, et tout le monde est gagnant. Les autres équipes, qui établissaient une véritable séparation entre le team d’usine et les satellites (l’exemple Tech3-Yamaha est criant) n’avaient qu’à faire de même.

 

 

La statistique folle

 

Une autre particularité de cette dynastie réside dans la polyvalence de la moto. Durant les saisons 2017 et 2018, on ne voyait pas grand-chose d’autre qu’une bonne machine en ligne droite. « Por Fuera » y faisait référence en rigolant lors d’une conférence de presse fin 2016. À l’heure où ces lignes sont écrites, elle est la meilleure en accélération, tient les autres en vitesse de pointe, dans les virages, au freinage… ainsi que dans tous les autres domaines. Seule l’Aprilia RS-GP réussit à la chahuter sur un certain type de circuit.

Pour Ducati, la polyvalence se matérialise aussi sur les profils de tracés ; d’où le sujet du jour. Tenez-vous bien. Après la victoire du « Martinator » en Thaïlande, la firme de Borgo Panigale s’est imposée sur tous les circuits parcourus en MotoGP. Oui, tous, en comptant même Aragon. Et cela, même si l’on omet les exploits de Casey Stoner à la fin des années 2000 ! Il n’a fallu que huit ans à Ducati pour réaliser ceci, le tout dans l’époque la plus compétitive de tous les temps en raison de l’ECU unique, sujet sur lequel nous sommes déjà largement revenus.

 

MotoGP Ducati

Il ne faut pas oublier que tout cela avait débuté avec la victoire d’Andrea Iannone au Grand Prix d’Autriche 2016. Photo : Michelin Motorsport

 

L’année 2023 est particulièrement fructueuse. En Argentine, en Indonésie, en Thaïlande et au Sachsenring (toujours en excluant la victoire de Stoner en 2008), l’équipe incarnée par le trio Tardozzi/Ciabatti/Dall’Igna s’est imposé pour la première fois dans cette nouvelle ère. Autre chiffre qui confirme cette tendance ; Ducati est sur une série de six victoires consécutives avant d’arriver en Malaisie (grâce à quatre pilotes), comme en 2022 du Grand Prix des Pays-Bas jusqu’au Grand Prix du Japon. Pour référence, la dernière autre marque à avoir réalisé telle prouesse était Yamaha en 2015.

 

Conclusion

 

Cette saison est un nouveau chapitre dans la dynastie Ducati. De 2017 à 2019, nous avions l’introduction. Puis, de 2020 à 2022, la confirmation. Et enfin, à partir de 2023, la domination totale avec une moto compétitive d’une part, et tellement polyvalente. Cela ne doit rien enlever à ses pilotes, en particulier le discret mais exceptionnel Pecco Bagnaia, dont les talents sont souvent dénigrés injustement. Bien sûr, il est malheureux que les Japonais ne suivent pas la cadence mais le MotoGP est un sport comme les autres ; aucun roi n’est éternel.

Que pensez-vous de la domination Ducati ? Dites-le nous en commentaires !

 

Bats-en un, il en reste plein ! Photo : Michelin Motorsport

 

Photo : Michelin Motorsport

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