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25 ans après, le Grand Prix d’Indonésie a tenu toutes ses promesses. Penchons-nous sur cinq enseignements que nous pouvons tirer à l’issue de la deuxième manche du championnat du monde 2022.

I) Miguel Oliveira en mode « rainmaster »

Ce dimanche, nous avons assisté à une véritable démonstration de la part du pilote portugais. Parti de la septième place, il s’est rapidement extrait du peloton pour jouer devant. Après une courte passe d’armes avec Jack Miller, l’officiel KTM s’est envolé pour ne plus jamais se faire rattraper. Son engagement sous la pluie a démontré, une fois de plus, sa grande intelligence de course. Miguel n’a pas tardé à user totalement du grip exceptionnel de la piste de Mandalika ; même Miller, spécialiste de ces conditions, n’a rien pu y faire.

Si son weekend décevant au Qatar semble désormais derrière lui, Oliveira reste mesuré. En effet, ses performances en qualifications (qui lui ont toujours coûté y compris dans les catégories inférieures) peuvent être la clé du succès mais aussi un frein. Aussi non, Miguel dispose de toutes les armes, même si la constance de la KTM reste à déterminer.

En plus de son calme, de sa réflexion et de sa régularité, Miguel est quasiment irrattrapable une fois en tête. Trois de ses quatre victoires ont été acquise au profit d’une cavalcade en solitaire. Désormais, nous savons qu’il peut s’imposer même sur une piste détrempée. Quoi qu’il en soit, la firme de Mattighofen dispose de deux excellents pilotes, et le team est le seul à figurer sur les deux podiums jusqu’à maintenant. Affaire à suivre avec attention …

2) Un Quartararo flamboyant

Deux frenchies en première ligne et sur le podium. Photo : Michelin Motorsport

Ces conditions piégeuses n’avaient, pour l’instant, jamais été à l’avantage du français. Pourtant, qu’elle ne fut pas la surprise des observateurs lorsque ce dernier franchit la ligne deuxième, en pleine remontée sur Oliveira et à l’aise dans ses manœuvres.

C’est sans doute ce point qu’il faudra retenir. En effet, au-delà de la qualification et du résultat final, la manière impressionne. Quartararo évoluait à l’aise en prenant du plaisir. Le dépassement de Johann Zarco et Jack Miller, sur un tracé finalement assez tortueux et où les possibilités sont peu nombreuses, s’est fait tout en maîtrise (n’en déplaise à Jack Miller), un terme important au vu des premières impressions du Qatar.

Joyeux à l’arrivée, son langage corporel trahit une grande confiance, une sérénité digne d’un champion. Malgré un package d’apparence moins bon que KTM ou Honda (sur le papier), n’excluons pas Quartararo hors de la course au titre ; une performance comme celle de dimanche compte parfois plus qu’une victoire, et il pourrait s’agir d’un « moment fort » de sa saison avec tout ce que cela implique.

3) Bagnaia, des questions légitimes

Pas à sa place … Photo : Michelin Motorsport

Rien ne va plus pour « Pecco ». S’il estimait qu’il pouvait avoir l’avantage sur le sec, Bagnaia arrivera en Argentine avec seulement un point marqué en deux courses. Deux choses très inquiétantes en découlent. Premièrement, le langage corporel de l’italien. Abattu, touché moralement, il confiait lui même ne pas avoir d’explication. Ceci n’est jamais anodin dans la bouche d’un pilote. Deuxièmement, son classement.

Car oui, il estimait, sans doute à juste titre, que le plein potentiel de l’équipe n’avait pas encore été révélé. Cependant, il ne faut pas traîner, et les statistiques ne jouent pas en sa faveur. Attention, s’il faut prendre ces chiffres avec des pincettes, ces derniers sont tout de même significatifs.

Au XXIe siècle, aucun pilote avec un tel total de point après deux courses n’a remporté le championnat. Le nombre le plus faible étant de 11 points, signés par Joan Mir en 2020. Cependant, tout n’est pas perdu pour l’officiel Ducati : Depuis 2000, jamais le total de points du leader n’a été aussi pauvre après deux manches (Bastianini avec 30 unités) ce qui signifie que tout reste ouvert, même s’il faut rebondir dès l’Argentine. Cette manche sera cruciale pour Francesco, qui, rappelons-le, était le favori des bookmakers avec Marc Márquez.

4) Mention spéciale pour Darryn Binder… et Joan Mir !

Après ces deux courses, Darryn pointe en tête du classement rookies. Photo : Michelin Motorsport

Comment ne pas féliciter Darryn après son excellente course ! En plus de bien figurer (P10), le Sud-Africain s’est longuement battu avec un très bon groupe, ce qui prouve son abnégation et sa détermination. D’ailleurs, même sous ses conditions, il ne s’est jamais enflammé contrairement à son frère Brad, limite par deux fois et manquant de l’emporter.

Les hommages à Joan Mir se font rares. Pourtant, notons tout de même une exceptionnelle remontée de la 18e à la 6e place.

Qu’avez vous pensé de ce Grand Prix ? La parole est vôtre en commentaires !

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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