Superbike, Guim Roda, Kawasaki : « nous étions enivrés par nos succès et nous nous réveillons avec la gueule de bois »

Kawasaki tombe de son piédestal Superbike, bouté par une Ducati V4 R particulièrement bien menée par Álvaro Bautista qui a réduit le Champion du Monde Jonathan Rea au rôle de faire valoir. Une chute d’autant plus douloureuse qu’elle à toutes les chances de se poursuivre jusqu’à la fin de la saison. Pour répliquer, il faut une nouvelle moto qui ne viendra, au mieux, qu’en 2020. Guim Roda, directeur de l’équipe Kawasaki, explique…

Tant Álvaro Bautista que cette Panigale V4 R ne sont pas apparus par surprise dans la catégorie. Leur arrivée était annoncée. Du coup, on peut se demander si Kawasaki n’a pas pêché par un manque d’anticipation en raison d’une trop grande confiance en soi. Une théorie que ne renie pas Guim Roda… « nous avons dû demander à Johnny Rea de compenser les inconvénients de notre moto. Il peut faire cela pendant quelques tours, mais sur toute la distance de la course, il est impossible de continuer à dépasser la limite », déclare-t-il sur Radio Marca. « Ducati a apporté une bonne moto, mais sans Bautista, la situation serait la même qu’avant : il a élevé le niveau et nous devons l’accepter ».

Kawasaki a annoncé sa volonté de développer une nouvelle Superbike, plus extrême. À court ou à moyen terme, en raison de la réglementation, aucune réponse à la Ducati Panigale V4 R n’est cependant possible. « L’équipe est totalement engagée et au Japon, les techniciens font le maximum », assure Roda. « La situation n’est cependant pas facile à inverser. Nous avons besoin de quelque chose de radical, mais la réglementation ne nous laisse pas beaucoup de latitude. Kawasaki pense à quelque chose de grand, mais nous parlons des prochaines années ».

Roda admet que le succès de ces dernières années marquées par cinq titres mondiaux en six ans, a émoussé Kawasaki. « Nous avons tellement gagné ces dernières années que le risque était de perdre notre motivation. Nous étions enivrés par nos succès », reconnaît un Roda à la gueule de bois. « Maintenant, c’est le contraire : nous devons rester concentrés pour maîtriser une situation difficile ».