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C’est une révolution qui est en marche et qui change déjà l’abord du sport moto. Même pour les pilotes. Une situation qui est avouée dans les commentaires. Ainsi, lorsque Jack Miller regrette de voir un Pecco Bagnaia passer des heures devant un ordinateur à étudier des données. Pour l’Australien, il étouffe ainsi son talent, s’emprisonne dans une logique mortifère pour cet instinct qui révèle et distingue les hommes. Il s’agit non plus seulement de la collecte de calculs à synthétiser. Mais carrément d’une intelligence artificielle bien plus intrusive. Science-fiction ? Ducati prévient : c’est déjà pour demain…

Les courses virtuelles derrière une manette consacrent l’avènement du numérique sur le réel. La crise traversée a montré qu’elles permettaient de préserver l’attention d’un public sevré et la fidélité d’investisseurs à l’image confinée. Mais bientôt, on confondra cette compétition avec celle derrière un guidon. Car le pilote, bien qu’en chair et en os, devra se discipliner à un programme qui jalonnera sa course.

Lors d’un entretien avec Marca, Davide Barana, directeur technique du département course Ducati, Edoardo Lenoci, responsable du développement pour Ducati Aerodynamics, et Gabriele Conti, responsable du département systèmes électroniques Ducati ont ainsi avoué que leur travail avait bien changé : « il ne s’agit plus seulement de collecter des données, il faut aussi les analyser en profondeur. La prochaine chose sera l’intelligence artificielle ».

Une révélation qui mérité précision : « c’est l’avenir, parce que nous avons besoin de quelque chose qui pense plus vite que les humains et l’Intelligence Artificielle peut le faire. Nous utilisons déjà une machine pour apprendre. Nous utilisons déjà certains paramètres qui sont calculés avec une machine pour apprendre, qui est capable de gérer une quantité incroyable de données, ce que nous ne pouvons pas faire. Il fait des calculs corrects pour avoir des paramètres en temps réel. Nous avons un très bon sentiment avec cela. La prochaine étape, et nous y travaillons déjà, va aider les ingénieurs de piste et d’usine pour pouvoir développer la nouvelle moto. C’est l’avenir, je suppose », a déclaré Conti.

« Nous devons regarder plus les données que de rouler sur la moto »

Cette approche est à mettre en parallèle avec l’analyse de Danilo Petrucci : « Malheureusement, nous devons plus regarder les données que de rouler sur la moto. C’est le moyen de mieux comprendre comment la piloter. 80% de la configuration de la moto est basée sur les données », a- t-il avoué. « Chaque Grand Prix, je reçois un e-mail avec sept pages de données de mon chef mécanicien. Depuis 2015, c’est comme ça. Je les ai toujours tous enregistrés », révèle-t-il.

Le monde change donc et ce qui précède est également à intégrer à la méthode dite « mission control » où des ingénieurs, depuis l’usine, donnent en temps réel les consignes techniques à l’équipe sur le circuit. Reste cette question : pour un pilote au talent inné, à la compétence naturelle de type Casey Stoner, qui de l’homme ou de la machine finirait par prendre le pas sur l’autre ?

 

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