Cette semaine aura vu l’annulation de trois Grands Prix en raison de l’impossibilité déclarée par leurs organisateurs d’assumer leur mission sans accueillir de spectateurs. Ceci, ajouté aux restrictions imposées par les autorités locales légitimement occupées à freiner la propagation du coronavirus, a amené la Finlande à renoncer à son retour au calendrier en 2020, à l’Allemagne de remettre la fête à 2021 et au monde de Grand Prix de faire sans Assen, après 75 ans de fidélité. Mais de l’Autriche pointe la lumière au bout du tunnel, et ce sera pour août prochain…
Carmelo Ezpeleta n’a pas annoncé que les mauvaises nouvelles des trois annulations ce mercredi. Dans un entretien détaillé, il a aussi confirmé qu’il mettait son paddock en ordre de bataille pour aller en Autriche en août pour y commencer, envers et contre tous les obstacles mis par le coronavirus sur son chemin, la saison 2020.
Une détermination qui se concrétise par un plan soigneusement élaboré. Ce n’est donc pas une simple incantation. Hervé Poncharal s’en fait l’écho dans les colonnes de Speedweek.com en se confiant à Günther Wiesinger. Le Français avisé, puisque patron de l’IRTA en plus d’être à la tête des 40 personnes de son enseigne Tech3, a confié : « je suis maintenant beaucoup plus confiant que je ne l’étais il y a trois ou quatre semaines. »
Pourquoi cet optimisme retrouvé ? Parce la Formule 1 va se lancer en premier sur le Red Bull Ring pour deux courses, les 5 et 12 juillet. Son retour d’expérience sera déterminant. Ensuite parce que le paddock sera réduit aux alentours de 1 000 personnes et que ces personnes auront un certificat sanitaire qui aura, dans la circonstance, plus de force que la couleur de leur passeport. Un protocole dit « de porte fermée » se finalise. Autant de mesures qui feraient même espérer une escapade à Brno, puisqu’un couloir routier entre l’Autriche et la République Tchèque se négocie au niveau diplomatique…
« Si tous les membres de l’équipe sont testés négativement en MotoGP, le passeport et le pays d’origine sont sans importance. Les Espagnols, les Italiens et les Français peuvent également entrer en Autriche ou en République tchèque avec un certificat sanitaire » s’enthousiasme le Français. « Toutes les personnes impliquées ont la volonté de retourner sur la piste », explique Poncharal. « Cela vaut pour le patron de Dorna, Carmelo Ezpeleta, les équipes, les constructeurs, les pilotes, etc. Tout le monde met la pression, tout le monde veut courir. Voilà pourquoi nous sommes ici. Dès que nous serons à nouveau compétitifs, cela sera très utile pour l’ensemble de l’industrie de la moto et ça la stimulera à nouveau. Mais nous ne contrôlons pas la situation. Nous devons nous en tenir aux mesures et réglementations. »
« C’est pourquoi nous travaillons sur un “protocole de porte fermée”, c’est-à-dire avec un scénario MotoGP sans spectateur », a révélé Poncharal. « Dans des pays comme la France, le pire n’est pas encore terminé. Néanmoins, nous nous préparons à redémarrer. Je suis convaincu que nous pouvons à nouveau courir avec moins de monde que la Formule 1. Nous essayons 1 000 personnes, peut-être en avons-nous besoin de 1 100, nous ne pouvons pas encore dire exactement. L’objectif est définitivement de 1 000. » ce qui est déjà 600 de moins que ce que Carmelo Ezpeleta a annoncé…
Hervé Poncharal exploite deux équipes Red Bull KTM dans les catégories Moto3 (Deniz Öncü, Sasaki) et MotoGP (Oliveira, Lecuona). Il ajoute que Geoff Dixon, le responsable du paddock de l’association de l’équipe IRTA, travaille depuis plusieurs semaines sur différents concepts pour le nouveau règlement du paddock. « Geoff est sur l’élaboration de ce nouveau protocole. Mais je suppose que le Grand Prix de Formule 1 autrichien aura lieu avant la première course de MotoGP en 2020. Ils planifient pour juillet, nous prévoyons pour août. Nous sommes curieux de voir comment ils progressent dans leurs projets et comment l’Autriche en tant que pays et le Red Bull Ring en tant que piste de course relèvent ces nouveaux défis. Je ne veux pas anticiper Carmelo Ezpeleta car il est responsable du calendrier. Mais si la Formule 1 parvient à rouler sur la piste le 5 juillet, je ne vois aucune raison pour laquelle nous ne devrions pas pouvoir le faire en août. » Pas mieux !
