pub

Au soir du Grand Prix de Sepang 2019, Andrea Iannone est contrôlé positif au propionate de drostanolone, un stéroïde anabolisant. Devant l’incapacité de prouver son innocence, l’ancien officiel Ducati est interdit de compétition pendant quatre ans, une peine qui ne sera levée qu’en décembre 2023. Pourtant, depuis quelques jours, son nom refait surface. En réalité, personne n’a oublié le playboy italien. Et inversement, un retour trotte dans sa tête, comme confirmé par Carlo Pernat il y a quelques jours ; un témoignage que vous pouvez-retrouver sur paddock-gp, en cliquant sur ce lien en surbrillance. Mais aura-t-il seulement la possibilité de revenir ? Un comeback au plus haut niveau serait-il pertinent ? C’est ce que nous allons étudier, en pesant le pour et le contre.

I) Pourquoi c’est une bonne option

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Andrea Iannone reste une option intéressante pour certaines équipes, ou tout du moins, devrait le rester. Alors bien entendu, nous ne parlons pas ici des officiels, déjà bien occupés avec des pilotes aussi talentueux les uns que les autres. À vrai dire, le tour d’horizon de la grille est vite fait ; il n’y a de place nulle part. Cependant, il faut garder à l’esprit que la saison 2023 s’annonce comme la fin d’un cycle en MotoGP. Des pilotes ne vont sans doute pas renouveler, et il ne serait pas impossible qu’une possibilité s’ouvre, peut-être dans une équipe satellite Yamaha.

 

Iannone n’a jamais vraiment déçu, à sa place dans chacune des équipes qu’il l’a engagé. Photo : Michelin Motorsport

 

Dans les structures du peloton, la signature d’un Iannone ne serait pas inappropriée. Tout d’abord, c’est un pilote d’expérience, qui a toujours été performant. C’est sa grande qualité. Partout où il est passé, l’Italien a marqué de bons résultats et n’a jamais connu de saison sans coups d’éclats. Même inactif depuis quatre ans, Andrea pourrait encore, sans doute, briller le temps d’un ou deux Grands Prix dans l’année, et c’est ce que de nombreuses équipes demandent. Ensuite, il a été pilote d’usine Ducati sous Dall’Igna, puis chez Suzuki, et enfin sur Aprilia. Lui attribuer un rôle de pilote d’essai ne serait pas une hérésie, d’autant que ceux qui apparaissent ponctuellement dans l’année commencent à se faire vieux. Michele Pirro et Stefan Bradl montrent de sérieux signes de faiblesse, et ne sont plus aussi performants que par le passé. Idem pour Cal Crutchlow, qui, s’il a fait plutôt bonne impression fin 2022, est sur la fin de sa carrière.

Dans cette optique, il ne serait pas inintéressant de faire venir un ex-vainqueur de Grands Prix, qui a su trouver de la vitesse peu importe sa machine, aussi voire plus jeune que les pilotes cités précédemment. Une marque pourrait bien l’essayer afin de voir ce qu’il vaut, comme ce qui avait été fait pour Andrea Dovizioso chez Aprilia ; « Joe le Maniac » n’est pas si loin d’un guidon MotoGP.

II) Un retour compromis

Vous vous en doutez, de nombreux paramètres jouent contre lui dans cette histoire. Tout d’abord, cet aspect de playboy assumé n’est plus aussi populaire maintenant qu’il y a quelques années. Son image a sérieusement pâti de cette affaire de dopage, et nul doute que les firmes engagées en mondial soient réticentes à signer un profil comme celui-ci.

 

Phillip Island 2019, soit le dernier résultat validé d’Andrea Iannone en carrière. Il avait fait une belle course, terminée en 6e position. Photo : Michelin Motorsport

 


Ensuite, à 33 ans déjà, difficile de se remettre en condition pour performer de nouveau. Les MotoGP actuelles requièrent une préparation physique sans faille, mais surtout un entraînement mental constant. L’athlète qu’il est ne s’est pas laissé allé, et il affiche encore un physique impressionnant à l’heure où ces lignes sont écrites. En revanche, nous émettons quelques réserves quant à sa détermination : le développement de ses business, dans le monde de la nuit mais aussi de la restauration ont pu lui coûter sur ce plan. A-t-il encore la tête à la compétition, comme un rookie qui vient d’arriver en catégorie reine ? Il y a peu de chances. Rappelons aussi que toute sa carrière durant, Andrea a été en proie aux blessures et c’est un facteur qui peut jouer. Il a désormais bien plus à perdre.

Finalement, les possibilités de retour en 2024 sont menacées par l’éclosion de nouveaux talents, notamment en Moto2. Rien que dans la catégorie intermédiaire, les Arbolino, Acosta, Ogura ou López ont tous la priorité sur lui.

Conclusion :

Un retour à plein temps en MotoGP sera difficile, pour ne pas dire impossible. Comme l’a confié Carlo Pernat, la case Superbike est sans doute plus adaptée pour Andrea Iannone. Cependant, nous pensons réellement qu’un pilote de ce calibre ne perd pas tout, peu importe la durée de l’absence. De nombreux exemples en sports mécaniques prouvent qu’il est possible de se retirer, même sur une longue période, et de revenir à un niveau très respectable. Pour cette raison, nous pensons que « The maniac Joe » mérite, a minima, un essai en MotoGP, pour sa carrière et parce que se doter d’un profil comme le sien n’est pas hors de propos.

Qu’en pensez-vous? Désirez-vous voir Andrea Iannone revenir en catégorie reine ? Dites-le nous en commentaires !

 

Spielberg 2016, la seule et unique victoire en catégorie reine. Aussi, la première victoire Ducati depuis l’époque Stoner. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

Tous les articles sur les Pilotes : Andrea Iannone

Tous les articles sur les Teams : Aprilia Racing MotoGP, Ducati Team, Pramac Racing, Team Suzuki Ecstar